Samir Bénichou est arrivé en France sans papiers il y a 7 ans. Arrêté sans titre de séjour, il a été condamné par le tribunal de Bobigny en 1999 à une peine d'interdiction temporaire du territoire français. Il s'est marié avec Samira, de nationalité française, en décembre 2001, à la mairie de Rennes et tous deux sont les parents d'une petite fille née en juillet 2001.

Le 11 juillet 2002, il a officiellement été avisé que, suite à une décision préfectorale du 25 juin 2002, il était assigné à résidence en Ille-et-Vilaine (35), la préfecture lui demandant de se présenter tous les lundis à la direction interterritoriale de la police aux frontières à Saint-Jacques-de-la-Lande (35). Respectueux du jugement, il s'est plié à cette injonction une première fois le 16 juillet, mais c'est là qu'il apprit que ladite préfecture avait annulé son assignation à résidence (décision du 16 juillet). Il est transféré sur le champ à l'hôtel de police de Rennes où on interdit à son épouse de lui rendre visite.

Le 17 juillet à 5 h 30, trois policiers l'ont accompagné à son domicile où ils le pressèrent de faire ses bagages. Menotté, bousculé, il a été arraché à sa famille. En quelques heures, il a été embarqué vers l'Algérie, sans moyen de subsistance. Il doit donc désormais vivre en sachant que sa compagne, qui travaille pour quelques mois à l'Urssaff d'Ille-et-Vilaine se retrouve seule pour élever leur enfant. Il est sans espoir de revoir sa famille, pour les deux années à venir, son interdiction de territoire français expirant en 2004.

Voilà une nouvelle illustration de la situation dramatique des sans papiers et de la fougue du gouvernement pour piétiner sans vergogne leur existence.