Le budget des CHU (centres hospitaliers universitaires) est en déficit de 300 millions d'euros ; celui des hôpitaux de l'AP (Assistance publique) d'1,5 milliard, d'après une étude remise récemment par leurs directeurs au ministre de la Santé.

Ce rapport insiste sur la vétusté des locaux et estime à 6 milliards d'euros les investissements nécessaires aux CHU dans les cinq ans à venir.

9 % des bâtiments ont en effet plus de 30 ans et sont totalement dépassés, 36 % ont entre 15 et 30 ans et nécessitent des réparations et des aménagements importants.

Mattéi, le ministre de la Santé, a reconnu lui-même que la vétusté des hôpitaux a atteint " un seuil préoccupant ".

En juillet et août, c'est le manque de lits et de personnel qui, lui aussi, avait atteint ce seuil " préoccupant ". Rien d'extraordinaire cependant puisque c'est toute l'année qu'on constate cette pénurie et que les créations de postes ont été ridiculement faibles, en particulier pour compenser la diminution du temps de travail. En juillet et en août, on a vu revenir la fermeture de lits et les difficultés supplémentaires liées aux congés. Comme d'habitude, a indiqué le ministère, qui a précisé que ce n'était pas pire qu'en 2001 ! Peut-être, mais il n'y a pas là de quoi se rassurer d'autant plus qu'il a ajouté qu'" à la différence de l'an dernier, la réouverture des lits fermés pourrait être plus tardive " !...

Alors, après le manque de personnel, on entend maintenant parler du délabrement des locaux. L'hôpital est décidément bien malade et ce n'est pas la rallonge de 700 millions d'euros, annoncée à grand renfort de publicité par le ministre en juillet dernier, qui l'aidera à passer la phase critique.