Retraites par capitalisation : Un marché de dupes09/08/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/08/une1776.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Chaos boursier

Retraites par capitalisation : Un marché de dupes

Pour des centaines de milliers de travailleurs dans le monde, le dégonflement de la bulle spéculative auquel nous assistons depuis quelques mois maintenant sur toutes les places financières a des conséquences inquiétantes. Il se traduit déjà par l'aggravation du chômage un peu partout. Quant à l'ensemble des travailleurs d'un grand nombre de pays riches, ceux qui ont la " chance " de conserver leur emploi, ils ont tout lieu de craindre une baisse importante de leurs retraites dans les prochaines décennies.

En France, le système de retraite est encore basé sur la répartition, c'est-à-dire que les retraites versées aujourd'hui aux retraités sont payées par les cotisations actuelles des salariés.

Mais dans un grand nombre de pays riches, une partie, voire la totalité des retraites, repose sur des fonds dits de capitalisation (ce que la presse financière appelle des fonds de pension) alimentés par les cotisations des salariés et des employeurs qui sont investies en grande partie dans la spéculation boursière, fructueuse ces dernières années. Mais ce système ne peut fonctionner que lorsque la spéculation rapporte ; d'autant que, grâce au gonflement spectaculaire de la bulle spéculative sur les marchés financiers ces dernières années, les entreprises avaient pris l'habitude de se servir largement dans la caisse pour satisfaire leurs propres besoins de financement.

Aujourd'hui, alors que la bulle spéculative est en train de se dégonfler, aux États-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne et dans bien d'autres pays, on explique aux travailleurs qui ont cotisé toute leur vie qu'ils vont devoir dépendre de l'aide publique pour leurs vieux jours, voire même qu'ils doivent renoncer à recouvrer les cotisations qu'ils ont pourtant payées. Les grandes entreprises, qui se sont largement servies dans la caisse ne sont tenues à rien, car tous les gouvernements ont pris soin de mettre en place des législations qui les protègent de toute poursuite.

Ainsi les cotisations des salariés n'au- ront-elles servi qu'à alimenter la spéculation financière et maintenant que les capitalistes ont empoché le fruit des bénéfices juteux réalisés grâce à elle, il reste aux travailleurs à payer la note. Mais c'est justement là, la raison d'être des retraites par capitalisation : sous couvert d'une " concession " au monde du travail, c'est en réalité un énorme cadeau à tous les parasites qui vivent de la spéculation financière.

Raffarin, tout comme son prédécesseur socialiste, s'est déjà prononcé en faveur des retraites par capitalisation. Et même l'évolution actuelle de la spéculation boursière ne les feront pas changer de politique.

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