La tuberculose, maladie des pauvres09/08/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/08/une1776.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La tuberculose, maladie des pauvres

Dans son numéro du 23 juillet, le mensuel trotskyste de l'Union africaine des travailleurs communistes internationalistes, Le pouvoir aux travailleurs, fait état de la situation qui règne dans nombre de foyers de travailleurs immigrés.

Nous publions de larges extraits d'un article rendant compte de cette situation.

Dans un foyer de travailleurs immigrés, situé au 22 rue Claude Tillier dans le 12e arrondissement de Paris, les services d'hygiène ont découvert 35 cas de tuberculose. Dans ce foyer-taudis, officiellement prévu pour 340 lits, ce sont en fait 800 personnes qui y habitent. Dans une chambre de 15 m² une dizaine de personnes vivent entassées. Les conditions de vie sont révoltantes. Il y a un manque d'hygiène permanent, l'installation des sanitaires est bien en deçà des besoins. Ce foyer-taudis n'est malheureusement pas le seul dans la région parisienne. Dans des dizaines d'autres foyers, les travailleurs subissent le même sort même si jusqu'ici ils ont été épargnés par l'épidémie de tuberculose.

Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que cette maladie se développe. Elle est liée à la pauvreté, à la malnutrition et aux conditions de vie et d'hygiène indécentes. Même dans les foyers construits il y a une vingtaine d'années les sociétés de gérance ne font pas tout le nécessaire pour les entretenir. Les sanitaires, utilisés intensivement, se dégradent. C'est la même chose pour les cuisines collectives. Tout cela est dû au manque de préoccupation des sociétés qui gèrent ces foyers. Par ailleurs les autorités gouvernementales ne se préoccupent pas non plus des logements collectifs des travailleurs immigrés. Alors que le nombre des travailleurs habitant dans les foyers augmente, le nombre de foyers est resté à peu près stationnaire. Pourtant les loyers collectés, chers de surcroît, devraient servir à pallier ce qui manque et à améliorer la vie dans les foyers. C'est tout le contraire qui se passe.

Forcé de reconnaître la dégradation des conditions de vie dans les foyers, le gouvernement avait prévu, en 1997, un plan de rénovation des foyers sur cinq ans. Pour cela un fonds de 275 millions d'euros a été débloqué. En octobre 2001, au bout de quatre ans, on constatait que seulement un quart des travaux a été réalisé. A croire qu'environ 200 millions d'euros n'ont pas été utilisés ou ont servi à autre chose qu'à la rénovation des foyers. (...)

La vétusté et la dégradation des conditions de vie dans ces foyers de travailleurs immigrés, la réapparition d'une maladie comme la tuberculose (maladie disparue depuis des décennies) dans la capitale d'un des pays les plus développés du monde, illustrent une fois de plus qu'il y a quelque chose de profondément pourri dans le système capitaliste.

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