Israël-Palestine : L'impasse sanglante09/08/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/08/une1776.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël-Palestine : L'impasse sanglante

Au Proche-Orient c'est la guerre. La fin du mois de juillet et le début août ont été marqués par une nouvelle escalade dans les affrontements qui opposent, de façon quasi permanente, l'armée israélienne aux Palestiniens.

La mort de Salah Chéhadé, l'un des principaux dirigeants militaires du Hamas, tué lors d'un bombardement qui avait fait par ailleurs seize autres victimes civiles, a accéléré un cycle qui semble maintenant sans fin, d'opérations militaires israéliennes suivies d'attentats palestiniens. La réoccupation par l'armée israélienne des Territoires occupés n'a pas empêché la multiplication des attentats contre les Israéliens.

Des colons, mais aussi des étudiants de l'université hébraïque de Jérusalem-Est et des passagers d'un bus dans le nord d'Israël, ont été les dernières victimes d'attentats particulièrement meurtriers. Ainsi à la violence de l'État d'Israël répond celle de jeunes Palestiniens que le désespoir pousse au sacrifice de leur vie.

Comme à l'accoutumée, c'est Arafat qui est désigné par Sharon et Bush comme étant le responsable de tous les actes terroristes. Qu'importe que l'armée israélienne empêche toute communication en Cisjordanie, et que l'Autorité palestinienne ne puisse agir à sa guise, que son principal leader ait des possibilités de mouvement fort limitées, que la police palestinienne soit sous haute surveillance ; puisqu'il faut un responsable, ce sera Arafat.Le coupable étant ainsi désigné, Sharon a les mains entièrement libres dans sa politique répressive, les grandes puissances, et en particulier les États-Unis, affichant sans fard leur complicité. Le dernier exemple en date est la publication par l'ONU d'un rapport sur la destruction du camp palestinien de Jénine en avril dernier. L'Autorité palestinienne avait réclamé une enquête internationale sur les actions et les exactions de l'armée israélienne. Mais comme cette dernière avait refusé la venue d'enquêteurs, l'ONU s'était contentée de compiler des témoignages de diverses organisations non gouvernementales autorisées à pénétrer dans le camp. La conclusion a été celle-ci : on ne peut pas parler de massacre, car ce terme n'aurait " pas de définition reconnue " ! Exit alors, le fait que les personnels médicaux et humanitaires empêchés de secourir les victimes, ont été pris pour cible par l'armée, en violation totale avec un droit international que l'ONU est censée faire respecter.

Depuis le début de la seconde Intifada en septembre 2000, le macabre bilan est aujourd'hui de 2400 morts, dont un quart de victimes israéliennes, soit plus qu'au cours de la guerre du Liban de 1982, elle aussi due à l'aventurisme guerrier de Sharon.

Mais à la différence de cette époque où finalement la politique de Sharon avait été vertement critiquée, les seules oppositions qui aujourd'hui se font jour, sont celles venues de la droite, en particulier de Benjamin Nétanyahou, ancien Premier ministre du Likoud et actuel rival de Sharon pour les élections de 2003. Nétanyahou réclame avec les ultra-religieux israéliens toujours plus de répression, notamment en exigeant l'expulsion, voire l'élimination pure et simple de Yasser Arafat. Quant à la gauche travailliste, elle semble ne plus exister, tant sa complicité avec Sharon lui ôte toute possibilité d'une politique indépendante.

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