Fermeture d'abattoirs en Auvergne : On licencie le personnel et les consommateurs paieront09/08/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/08/une1776.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fermeture d'abattoirs en Auvergne : On licencie le personnel et les consommateurs paieront

Bien que l'élevage constitue l'une des principales ressources de l'agriculture auvergnate, deux abattoirs, dont celui de Clermont-Ferrand, viennent de fermer.

Depuis des années, on savait que les conditions de travail et d'hygiène à l'abattoir clermontois étaient plus que douteuses. À tel point que malgré les pressions des profiteurs de la filière viande, Chambre d'agriculture en tête, le préfet de la région Auvergne avait fini par obtenir du ministère de l'Agriculture la fermeture provisoire de cet établissement.

Les rapports d'inspection des services vétérinaires avaient révélé un fonctionnement inimaginable : toitures percées laissant tomber la pluie directement sur les carcasses, chambres de refroidissement tombant en panne, locaux très mal nettoyés, instruments de découpe à l'hygiène plus que douteuse...

Or, pendant le délai de fermeture provisoire, rien n'a été fait pour prendre des mesures contre l'insalubrité des locaux et le manque d'hygiène. Le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand a donc décidé la fermeture définitive.

On entend maintenant les protestations des syndicats corporatistes des bouchers-charcutiers et d'éleveurs porcins. Oh, pas du tout au sujet de la cinquantaine de travailleurs qui perdent leur emploi ! Mais sur la question du transport des animaux qui devront être abattus dans des établissements plus éloignés, ce qui entraîne une taxe supplémentaire à la charge des éleveurs, qui sera inévitablement répercutée sur les prix à la consommation. Chez les bouchers et les charcutiers auvergnats, les étiquettes sur le rosbif et le saucisson vont encore valser...

Quant à l'autre abattoir, celui de Lapalisse, près de Vichy, il traitait essentiellement de la viande porcine. Aux mains de la société Arrow, une filiale de Queally, il rassemblait 35 entreprises, des PME du secteur agro-alimentaire, dont une huilerie produisant des tourteaux à base d'huiles végétales consommés par les porcs et les volailles.

Le non-respect de l'hygiène et les nuisances dues aux porcheries ont provoqué la fermeture de cet abattoir. Une quarantaine d'emplois sont supprimés. Et, comme dans le cas de Clermont-Ferrand, non seulement les travailleurs paieront la note mais les frais de transports vont augmenter et le porte-monnaie des consommateurs se vider un peu plus.

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