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- Lutte ouvrière n°1776
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Chaos boursier
Bush tente une opération "mains propres" : Sermons et incantations
Le gouvernement américain tente désespérément de redonner confiance aux investisseurs. Après des mesures telles que la formation d'une commission de cinq membres chargés de surveiller les cabinets d'audit, eux-mêmes chargés de contrôler les comptes des entreprises, des dirigeants du groupe Adelphia Communications, accusés d'avoir détourné 252 millions de dollars ont été interpellés et menottés chez eux. Deux ex-dirigeants de WorldCom, qui s'étaient pourtant constitués prisonniers pour éviter ce genre de publicité, ont quand même été montrés en photo, menottes aux poignets. Ils sont accusés d'avoir maquillé les comptes de l'entreprise en dissimulant 3,8 milliards de dollars de dépenses. Dans le même temps, le procureur général des États-Unis déclarait : " Nous souhaitons envoyer un message clair et sans détour : des cadres dirigeants ne sont rien d'autres que de banals voleurs lorsqu'ils trahissent leurs employés et volent leurs investisseurs ". Les quelques patrons incarcérés ont pu cependant rejoindre leur domicile, après versement de caution de plusieurs millions de dollars.
Parallèlement les présidents de sociétés américaines sont invités à s'engager sur la sincérité des comptes de leurs sociétés publiés auprès de la SCE, l'autorité américaine qui est censée contrôler les marchés. Pour l'instant, à moins de quinze jours de la date butoir, 37 groupes l'ont fait sur près de 400 concernés !
Mais malgré les efforts de Bush, les gros opérateurs qui font la pluie et le beau temps sur les marchés boursiers ne sont pas encore convaincus qu'il soit temps pour eux de parier sur la remontée des cours. Certains continuent à jouer à la baisse (et pourquoi s arrêteraient-ils tant qu'ils peuvent y gagner ?) tandis que d'autres, qui ont transféré leurs capitaux dans des sphères moins dangereuses, attendent que la tempête se calme, pour le cas où d'autres banqueroutes spectaculaires viennent faire tomber les cours encore plus bas.
Quant aux petits porteurs, eux à qui les discours rassurants et les gestes médiatiques de Bush sont adressés, ils paieront la note quoiqu'il arrive. Les petits bourgeois naïfs qui se sont laissés prendre au mirage de la nouvelle économie y perdront peut-être quelques illusions. Les travailleurs, auxquels on n'a jamais donné le choix, y perdront, eux, leur gagne-pain et, pour beaucoup, leur retraite.