Vacances et loisir : L'envers du décor.26/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1774.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vacances et loisir : L'envers du décor.

L'opération Paris-Plage lancée à grand renfort de publicité par la municipalité de Paris a connu un franc succès avec des dizaines de milliers de promeneurs, Parisiens et touristes, qui ont déambulé sur la voie sur berges fermée à la circulation et aménagée en mini-station balnéaire.

Depuis quelques années se multiplient partout des animations, des fêtes, des festivals... Partout ces manifestations rencontrent le succès.

Bref, pour tout ce qui touche au tourisme et à certaines formes de loisirs, les autorités font des efforts.

Mais cette bonne santé affichée masque une autre réalité : une partie importante de la population est toujours laissée pour compte. Selon une enquête publiée par le ministère du Tourisme, le nombre de Français de plus de quinze ans qui voyagent est en recul, passant de 74,9 % en 1998 à 72,7 % en 2000. Et ces chiffres incluent tous les déplacements, même de courte durée, dans la famille ou chez des amis. D'autres statistiques indiquent que 40 % des Français ne partent pas en vacances.

De son côté, le Secours Populaire Français estime que près de 3 millions d'enfants et de jeunes (environ un sur trois) ne quittent pas leur environnement, marqué par la pauvreté et les problèmes sociaux.

C'est à cette aune qu'il faut aussi apprécier les initiatives qui sont prises pour multiplier les événements festifs. Car même si certains sont de qualité, ils s'adressent avant tout à ceux qui ont les moyens culturels et financiers d'y participer. Pour les autres, pour les habitants des quartiers populaires en particulier, les moyens et les efforts sont en recul.

Le nombre d'enfants qui partent en colonies de vacances aussi en régression, parce qu'au cours des années récentes les municipalités comme les Comités d'entreprise ont vendu leurs centres de vacances, parce que les aides de l'État pour les bâtiments ont diminué, et parce que les aides directes des Caisses d'Allocations Familiales pour financer les séjours ont disparu. Résultat : lorsque des colonies sont encore organisées, leur coût est plus important et elles deviennent inaccessibles à de nombreux enfants de milieux défavorisés.

Alors, si la France est le pays qui accueille le plus de touristes au monde, une tout autre politique en matière de vacances serait nécessaire pour que toute la population puisse en profiter vraiment.

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