Pendant les vacances les mauvais coups du gouvernement continuent.26/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1774.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Pendant les vacances les mauvais coups du gouvernement continuent.

L'été n'est pas seulement la période des vacances, celle où l'on peut essayer de se refaire une santé après onze mois de travail. C'est aussi le moment que choisissent tous les gouvernements pour faire passer des trains de hausses diverses, en espérant que les congés empêcheront toute réaction populaire.

L'année 2002 n'échappera pas à la règle. La modification de la taxation des produits pétroliers, déjà entrée en vigueur, a entraîné une hausse sensible des carburants. Et ce sera encore bien pire, si le cours du dollar remonte, puisque le prix du pétrole brut est exprimé dans cette monnaie, et que les trusts pétroliers ne manqueront évidemment pas de répercuter une hausse éventuelle des prix d'achat sur les consommateurs.

L'abonnement au téléphone fixe a également augmenté. Et l'on annonce dans la foulée des augmentations de tarifs à la SNCF et à La Poste.

Il faut bien que le gouvernement finance la baisse annoncée de l'impôt sur les revenus, ont dit certains commentateurs à propos de l'augmentation des taxes sur les produits pétroliers. Seulement ceux qui bénéficient de la baisse de l'impôt sur les revenus, et ceux qui sont le plus touchés par les augmentations de prix, ne sont pas les mêmes.

La diminution de 5 % de l'impôt sur les revenus constitue un vrai cadeau pour les plus riches, qui compensera largement le fait qu'ils paieront le carburant ou le timbre poste plus cher. Ce n'est qu'un tout petit avantage pour les salariés qui gagnent relativement bien leur vie. Et rien du tout pour ceux qui, parce qu'ils gagnent trop peu, ne sont pas assujettis à cet impôt. Mais parmi ceux-là, beaucoup sont obligés d'utiliser leur voiture pour aller travailler, et devront payer plus cher le carburant. Ceux qui prennent les transports en commun verront aussi leur budget transport augmenter. Et finalement, toutes ces mesures du gouvernement Raffarin aboutiront à pressurer les plus pauvres pour faire des cadeaux aux plus riches.

Ce n'est pas nouveau. Raffarin ne fait que continuer la politique menée par tous les gouvernements qui se sont succédé, sous les présidences de Giscard, Mitterrand ou Chirac, et qui aboutit à ce que, dans un des pays les plus industrialisés de la planète, où la quantité de richesses produites n'a pas, globalement, cessé d'augmenter, le niveau de vie de la population laborieuse régresse, et à ce que le nombre de pauvres soit de plus en plus grand.

C'est que ces hommes politiques sont directement au service de la grande bourgeoisie. Ils nous parlent d'intérêt général, mais ils ne défendent que ceux d'une classe sociale, d'une petite minorité de privilégiés, en s'ingéniant à trouver des mesures qui leur permettront d'accroître encore leurs fortunes au détriment de la population laborieuse.

Mais tout cela peut en outre mener l'économie tout entière à la catastrophe. Les craquements du système boursier, le trucage des comptabilités des plus grands groupes financiers, démontrent que le capitalisme est incapable de faire fonctionner l'économie de la manière la plus utile aux hommes. Et il est vital pour la société tout entière que cette économie ne dépende pas seulement des décisions de quelques " managers " au service des plus riches, mais que l'ensemble des producteurs et des consommateurs puissent intervenir sur toutes les décisions qui les concernent.

Alors, si nous profitons de nos vacances pour refaire nos forces, que ce ne soit pas seulement pour pouvoir produire plus de richesses pour nos exploiteurs à la rentrée. Préparons nous aussi à la riposte nécessaire pour imposer au patronat et aux hommes politiques à son service les mesures que la situation impose contre la spéculation et les licenciements collectifs, la fin du secret bancaire, du secret industriel et du secret commercial, le libre accès de tous les citoyens aux comptes des grandes entreprises et des principaux actionnaires. On verra alors que la société produit suffisamment pour faire vivre correctement tout le monde.

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