Du côté de ses propres salariés, la direction de France Télécom a un mot d'ordre rappelé dans toute la documentation interne : " Tous économes ! " Nous en faisons les frais à Paris Philippe-Auguste où nous travaillons depuis un an à une centaine sur un plateau téléphonique, quadrillé par des responsables qui veillent à ce que nous prenions un maximum d'appels et un minimum de pauses. " Rien ne doit arrêter la machine ! ". Ni les alarmes intempestives, ni les pannes informatiques, ni les travaux d'installation de la climatisation. Depuis un mois, les ouvriers tentent de mettre en place cette climatisation. Ils travaillent sur des échelles alors que nous sommes juste en dessous avec pour seul casque... celui du téléphone. Plus d'un d'entre nous a vu tomber un boulon, un bout de caoutchouc ou une vis. Un chef a même été frôlé par une pince coupante. Pour les ouvriers, cela implique un exercice périlleux que de travailler dans le silence dès l'ouverture du standard, sans perceuse, ni marteau.

Lundi 15 juillet, les responsables nous avaient conseillé de nous couvrir en prévision des essais de ladite climatisation. Nous n'avions pas pensé que cela impliquait cirés et bottes. Un tuyau a sauté sous la pression du circuit d'eau, arrosant la collègue en dessous ainsi que trois postes de travail. Et après la douche, l'avalanche ! Des plaques de faux plafonds se sont effondrées sur les bureaux, puis des plaques de fer ont suivi, lors de l'intervention d'un technicien qui tentait d'arrêter l'inondation.

" Il n'y a pas eu mort d'homme ! ", a dit un des chefs de service, alors au boulot ! La collègue mouillée a eu droit à un T-shirt Wanadoo et on a placé les agents concernés là où il y avait de la place.

S'il n'y a pas eu de conséquences graves, il n'empêche que la direction de France Télécom continue à nous faire travailler dans des conditions précaires. Du moment qu'elle accroît sa rentabilité, elle se moque de la sécurité de ses employés !