Lille-sud : Les habitants victimes de l'insécurité... policière!26/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1774.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lille-sud : Les habitants victimes de l'insécurité... policière!

Le 4 juillet dernier, le policier qui avait tué d'une balle dans la nuque un jeune maghrébin du quartier de Lille-Sud deux ans plus tôt, a été condamné à une peine symbolique de trois ans de prison avec sursis. Ce verdict a aussitôt provoqué la colère des proches de la victime et des jeunes du quartier.

Depuis le jugement, des cars de police et de CRS ainsi que des fourgons grillagés sont stationnés en permanence aux abords du quartier, qu'ils investissent le soir et la nuit. Les provocations à l'égard des jeunes sont incessantes. " On a gagné " ou " 1-0, à ce soir ! " lancent les policiers aux jeunes. Des jeunes se sont fait arrêter au seul motif qu'ils avaient un briquet dans la poche. Un jeune qui distribuait des tracts appelant à une manifestation contre le verdict a été malmené, et des policiers lui ont arraché ses tracts des mains en lui lançant des propos racistes.

Mais le mépris des policiers ne vise pas que les jeunes. Des mères de famille ont reçu des insultes obscènes. Mercredi 10 juillet, une manifestation a rassemblé 250 personnes, des habitants du quartier ainsi que des sans-papiers, qui protestaient contre le verdict, et exigeaient l'arrêt des provocations policières.

Au retour de la manifestation, dans le métro, des policiers ont voulu arrêter des jeunes manifestants. Un adulte maghrébin, organisateur de la manifestation s'est interposé. Et c'est finalement lui que les policiers ont arrêté, menotté, et emmené au commissariat !

Dans d'autres quartiers populaires de l'agglomération, comme à Hem, où vivent de nombreux jeunes issus de l'immigration, c'est la même chose : provocations verbales des policiers, contrôles d'identité répétitifs, patrouilles provocatrices, jusqu'à ce qu'un jeune puisse être embarqué pour outrage à agents ou rébellion.

Le gouvernement prétend " rétablir la loi et ramener l'ordre " dans les quartiers populaires. Pour ce qui est de la loi, elle n'est pas la même pour tous. Alors qu'un policier assassin n'a été condamné qu'à une peine avec sursis, un jeune du quartier vient d'être condamné à un mois de prison ferme suite aux affrontements avec la police qui ont suivi le verdict. Quant à " l'ordre ", ce n'est certainement pas la police, avec ses comportements racistes et provocants, qui pourra le ramener.

Partager