Intervention des GIR à Nanterre : La démagogie sécuritaire à l'oeuvre26/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1774.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Intervention des GIR à Nanterre : La démagogie sécuritaire à l'oeuvre

À peine arrivé au ministère de l'Intérieur, Sarkozy s'était empressé de créer, à grand renfort de publicité, les GIR (groupements d'intervention régionale). Ils associent policiers, gendarmes, douaniers et agents du fisc, afin de mieux lutter contre la criminalité organisée, a-t-il dit. Mais les GIR permettent surtout au gouvernement d'orchestrer des opérations spectaculaires et de surenchérir dans la démagogie sécuritaire.

Ainsi le mardi 16 juillet à l'aube, près de 300 hommes du GIR des Hauts-de-Seine ont littéralement assiégé le quartier populaire Pablo-Picasso de Nanterre, une " zone de non-droit ", expliquaient nombre de journalistes. Ce quartier n'a pourtant pas l'habitude de faire les gros titres pour les voitures qui y brûlent ! C'est une cité plutôt tranquille qui n'a connu aucune violence urbaine des années durant. N'empêche, la police y est venue en force pour y enfoncer les portes des caves et réveiller tous les habitants. Et tout ce déballage... pour moins de trois cents grammes de cannabis saisis !

Et pendant ce temps-là, les délinquants des beaux quartiers peuvent dormir tranquilles. Le GIR ne viendra pas les réveiller, car les politiciens et les grands patrons qui ont trempé dans divers scandales politico-financiers n'habitent sûrement pas la cité Pablo-Picasso. Imagine-t-on une pareille descente de police à Neuilly, dans le fief de Sarkozy ?

Avec de telles opérations coup de poing, Sarkozy cherche surtout à peaufiner sa publicité et à flatter l'électorat réactionnaire. La CGT- Police estime d'ailleurs que les GIR " n'ont jusqu'à présent servi qu'à monter des opérations spectaculaires aux résultats judiciaires indigents ". Reste que ce sont les quartiers populaires qui sont montrés du doigt. Une façon d'associer, pour les gouvernants, haine sociale et haine raciale.

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