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Leur société
Gens du voyage : Le racisme de la droite
Lors de la discussion, à l'Assemblée nationale, des projets du gouvernement sur la sécurité, les députés de la majorité ont envisagé de s'en prendre, encore un peu plus, aux gens du voyage.
C'était dans l'air depuis quelque temps. Le 10 juillet, Sarkozy se demandait pourquoi " l'on voit, dans certains campements, tant de si belles voitures alors qu'il y a si peu de gens qui travaillent ? ". Un député UMP surenchérissait en parlant des " caravanes puissamment tractées ", source de " tous les soupçons ", qui " nuisent à la tranquillité ", voire " à la salubrité des riverains ".
Le 17 juillet, au cours du débat à l'Assemblée nationale sur le projet de loi pour la sécurité, les députés de droite ont repris la balle au bond, adoptant deux amendements concernant les gens du voyage. L'un préconise " des sanctions financières ", voire " la confiscation des véhicules " à l'encontre des Tziganes qui " refusent de quitter une propriété privée ". L'autre, présenté par Christine Boutin, étend les compétences des fameux GIR (Groupes d'Intervention Régionaux, récemment créés par Sarkozy) aux Tsiganes, pour qu'ils soient dans la ligne de mire du fisc. Une manière de sous-entendre qu'ils sont forcément malhonnêtes. La charité chrétienne de Boutin s'arrête là où commencent ses préjugés.
Un autre député a, par ailleurs, déposé une proposition de loi tendant à faciliter l'expulsion des nomades en " stationnement illégal ".
Pourtant, s'il y a " stationnement illégal ", ce n'est la plupart du temps pas la faute des gens du voyage. Une loi datant de mai 1990 oblige en effet les communes de plus de 5 000 habitants à acquérir, aménager et entretenir des aires destinées aux nomades. Mais elle est loin d'être toujours respectée, et le manque d'espaces aménagés oblige souvent les familles à occuper des terrains non autorisés. Sans compter les communes qui refusent carrément de les accueillir.
Alors, si le gouvernement veut vraiment résoudre les problèmes posés par le stationnement des nomades, pourquoi n'impose-t-il pas aux communes d'appliquer la loi ? À commencer par la commune de Neuilly, où Sarkozy est maire.