Etats-Unis : Bush le moralisateur compromis jusqu'au cou26/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1774.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Etats-Unis : Bush le moralisateur compromis jusqu'au cou

Samedi dernier, dans un contexte de panique boursière et de faillites annoncées, Bush a lancé un appel au Congrès américain afin que celui-ci prenne " des mesures décisives pour promouvoir la sécurité économique des Américains et exiger des normes éthiques économiques supérieures de la part des dirigeants d'entreprise " avant la fin de la session parlementaire, c'est-à-dire avant le mois d'août prochain.

Seulement Bush et son entourage ne sont pas particulièrement crédibles dans ce rôle, depuis l'annonce de la faillite d'Enron. Les révélations sur leur implication dans des opérations financières se sont multipliées. Le vice-président Dick Cheney a été PDG de 1995 à 2000 d'une entreprise soupçonnée d'avoir, à cette époque, falsifié ses comptes. Le principal financier des campagnes électorales de Bush est, lui, au coeur du scandale, car président et fondateur d'Enron. Enfin Bush, lui-même, est directement compromis. Il est accusé d'avoir obtenu des prêts personnels de la part d'une entreprise pétrolière dont il était l'administrateur et d'avoir vendu des actions de cette même entreprise... deux mois avant qu'elle annonce des résultats catastrophiques. Par ailleurs, Bush aurait acheté 1,8 % du capital d'une équipe de base-ball pour 600 000 dollars en 1989. En 1998, il revendait les parts pour 14, 9 millions de dollars. Il est vrai que sa participation était entre-temps montée à 10 % du capital de l'équipe, grâce à l'attention d'autres propriétaires qui souhaitaient visiblement le remercier par avance des bonnes affaires que son influence personnelle de gouverneur allait leur permettre de faire. Si la " valeur " de l'équipe s'est considérablement accrue, c'est en particulier parce qu'elle a pu profiter d'un investissement considérable payé pour une bonne part par les contribuables d'Arlington, au Texas. En effet le club a pu acquérir 150 hectares de terrain, pour construire un stade considéré comme très rentable, et ce, pour une bouchée de pain puisque la ville a tout simplement offert une bonne partie du terrain après avoir expulsé les propriétaires. De plus, d'après la représentante des familles expropriées, certains terrains n'ont été payés qu'à un septième seulement de leur valeur. Et comme si cela ne suffisait pas, le club a bien entendu été ensuite exempté de taxes foncières et d'impôts divers, alors que les contribuables ont vu, eux, leurs impôts augmenter.

Bush en " Monsieur propre " ? À d'autres !

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