- Accueil
- Lutte ouvrière n°1774
- Dammarie-lès-Lys (Seine-Maritime)
Leur société
Dammarie-lès-Lys (Seine-Maritime)
Fin mai, deux jeunes de Dammarie, Xavier Dhem et Mohamed Berrichi, sont morts à deux jours d'intervalle. Dans les deux cas, la police est responsable, et aucune information judiciaire n'a été ouverte par les autorités. Depuis, la mobilisation des familles et des amis des victimes pour la vérité et la justice ne faiblit pas. De nombreuses manifestations et interventions publiques ont été organisées pour rendre hommage aux victimes, pour dénoncer les violences policières et les insultes répétées du maire envers la famille, les amis et les associations locales.
Bien sûr, cette réaction a fortement déplu aux autorités qui ont tout fait pour tenter d'isoler le comité de soutien du reste de la population. Les attaques se sont concentrées sur l'association Bouge Qui Bouge, présidée par le frère d'une des victimes, et animée par nombre de ses amis. Cette association organise depuis maintenant cinq ans du soutien scolaire, des animations pour les plus jeunes et tente, par ce biais, de construire un lien social entre toutes les familles du quartier. C'est donc tout naturellement que l'association a participé au mouvement d'émotion et de révolte qui a suivi les drames.
La dernière attaque des autorités, téléguidées par les élus locaux de l'UMP, avait été de faire prononcer par le tribunal des référés l'expulsion de l'association de son local, sous prétexte de " troubles à l'ordre public ". Ce jugement vient d'être cassé en appel et le tribunal ordonne la réouverture du local. Tout le monde est évidement satisfait et conscient que c'est le résultat de la mobilisation des jeunes du quartier. Il s'agit aussi d'un succès moral face au député-maire UMP de Dammarie.
L'ambiance est donc à la poursuite et au renforcement de la mobilisation. Pour cela, les dirigeants du mouvement souhaitent inscrire leur action dans la durée en pérennisant le " comité de vigilance " mis en place dès la mort de Mohamed. Ce comité se donne pour but d'intervenir contre les actions policières abusives, pour le soutien scolaire et le suivi de la scolarisation des plus jeunes et sur tous les problèmes liés au logement (expulsions, ascenseurs, relogement, etc.). Ils souhaitent élargir le comité à toutes les bonnes volontés. Ils restent attentifs à ce que ceux qui décident les actions soient les mêmes que ceux qui agissent. Ils disent que leur démarche devient politique et sont déjà très vigilants contre ceux qui veulent leur faire dire que la gauche " c'est mieux que la droite ". Comme le dit l'un d'entre eux : " On ne peut pas dire qu'avec la droite c'est pire car, avant, avec la gauche, c'était déjà pire ".
Pour inverser le rapport de force, il faudra que, par ses démarches et ses luttes, le comité de vigilance gagne la confiance et le soutien du plus grand nombre de gens possible. Il est sur la bonne voie.