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- Lutte ouvrière n°1774
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Dans le monde
Chirac-Poutine : Comme larrons en foire !
Quelles belles images que celles concernant la visite de Chirac au président russe Poutine, les 19 et 20 juillet : station balnéaire sur la mer Noire, bras de chemise, virée nocturne au bar... Une véritable idylle !
A propos de cette visite, bien des voix se sont élevées contre la caution donnée par Chirac à la sale guerre menée par l'armée russe en Tchétchénie, à laquelle Poutine, dès son arrivée au pouvoir fin 1999, se faisait fort de trouver une solution rapide.
Mais il a suffi que Poutine déclare, la main sur le coeur, que cette guerre était une " tragédie ", que les expéditions punitives des commandos russes " doivent cesser ", qu'il fallait en finir avec le " mythe de l'ennemi tchétchène ", pour que Chirac explique doctement qu' " aucune cause ne peut servir des actions terroristes " (sous-entendu : celles menées par les combattants tchétchènes, et non par l'armée russe), et que la réponse engagée en Tchétchénie par Poutine était de nature " politique ", acceptable donc.
Rien sur la terreur que fait régner l'armée russe en Tchétchénie, sur les opérations de ratissage dans les villages, les viols, les tortures, les pillages, le racket. La situation sur le terrain a d'ailleurs tellement empiré que plusieurs associations qui tentent d'agir sur place ont interrompu les contacts avec l'armée russe, estimant que c'était donner une caution à la politique de terreur de Poutine.
Chirac n'a donc rien trouvé à redire, lui qui préside aux destinées d'un pays qui ne manque pas d'intervenir contre les peuples.
Et puis, ceci expliquait peut-être cela, Chirac rentre de voyage avec en poche un contrat de vente d'Airbus à la Russie pour un montant de 600 millions de dollars !