Cherbourg : Relaxe pour Alain Hébert !26/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1774.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cherbourg : Relaxe pour Alain Hébert !

Vendredi 19 juillet se tenait à Cherbourg le procès d'Alain Hébert, secrétaire général de l'Union Locale CGT. Un gendarme maritime, membre du service d'ordre lors de la manifestation contre la fermeture de l'Hôpital Maritime le 26 juin dernier, avait porté plainte pour coups et blessures (voir LO nos 1772 et 1773).

Tout au long de la semaine, les soutiens ont continué d'affluer, portant le nombre de signataires à plus de 1 200. Parmi eux, des personnalités politiques, syndicales et associatives, mais aussi beaucoup de salariés de l'agglomération, de l'Arsenal ou d'ailleurs. Il faut dire que la fermeture de l'Hôpital Maritime décidée par le gouvernement Jospin est très mal passée auprès de la population. Et celle-ci tolère encore moins que ceux qui protestent soient traduits devant la justice.

Alors vendredi, 700 manifestants s'étaient donné rendez-vous à proximité du tribunal. Des syndicalistes avaient fait le déplacement de Caen ou de Rouen. La plupart des entreprises du Cotentin étaient présentes, ne serait-ce que par l'intermédiaire d'une délégation. Dans bon nombre d'entre elles, des débrayages syndicaux étaient d'ailleurs prévus pour l'occasion.

Face à cela, les autorités ont mis en place un dispositif lourd de plusieurs dizaines de cars de CRS, équipés de barrières anti- émeutes. Le président du tribunal, quant à lui, refusait l'audience publique. Seuls dix représentants syndicaux étaient autorisés à entrer.

À l'extérieur, nous avons attendu plus de cinq heures la fin du procès. Et notre colère était perceptible à l'annonce de la peine requise par le substitut du procureur : six mois de prison, " éventuellement " avec sursis, et 3 000 euros d'amende.

Les arguments de la défense, pourtant fondés, qui faisait valoir que les militants CGT avaient été délibérément pris pour cible par les gendarmes, n'ont pas été entendus. Seule a été retenue la version de ces derniers, au point que le juge a reproché à Alain Hébert son " manque d'humanité " ( !). Déni de justice d'autant plus grave qu'une condamnation entraînerait l'ouverture d'un casier judiciaire pour le syndicaliste, laissant les mains libres à l'État, son patron par le biais de l'Arsenal, pour entamer une procédure de radiation de son emploi et de sa pension de retraite.

C'est pourquoi il nous faudra être nombreux jeudi 25 juillet à venir entendre le verdict, pour montrer notre solidarité et notre détermination dans le combat pour les libertés syndicales.

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