Aventis Romainville (Seine-Saint-Denis) : Quatre jours de grève en fabrication26/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1774.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aventis Romainville (Seine-Saint-Denis) : Quatre jours de grève en fabrication

Le Centre de Production de Romainville, qui regroupe 223 salariés, a connu un mouvement de grève qui a duré quatre jours et exprimé le ras-le-bol des travailleurs.

Depuis la création du groupe Aventis, né de la fusion de HMR (Hoechst-Marion-Roussel) et de Rhône-Poulenc, la direction cherche à liquider le site de Romainville. Elle a notamment séparé la fabrication biochimique en créant, le 1er janvier 2002, le CPR, devenu ainsi une société à part.

En Fabrication, la direction fait appel à des travailleurs intérimaires et prétend " geler les postes pour d'éventuels reclassements "... qui ne se font jamais !

Dans ces conditions, il faut aller d'un poste à l'autre des ateliers, former les collègues intérimaires pour des salaires qui ne dépassent pas le salaire d'embauche, tandis que les bénéfices explosent et que la presse étale les revenus des stock-options des dirigeants du groupe, qui se placent parmi les plus hauts patrons français !

Alors, les ouvriers ont attrapé le coup de sang. Une équipe a commencé la grève dimanche 14 juillet au soir, suivie des autres le lundi matin.

Ils revendiquaient l'embauche des 24 intérimaires du CPR (dont 13 dans les ateliers) et un rattrapage sur les salaires sous forme d'un talon de 100 euros par mois pour tous.

Le lundi matin, après une assemblée générale, le personnel s'est rendu en délégation dans le bureau du directeur qui refusa tout en bloc. Mais le lendemain, il lâchait quatre embauches d'intérimaires en CDI.

Le troisième jour, la direction faisait dire qu'elle ne paierait pas les congés à ceux qui ne reprendraient pas le travail (les premières équipes partaient en vacances le jeudi soir). Puis, elle annonçait qu'ils allaient être réquisitionnés et que le départ de certains allait être retardé sous prétexte de mise en conformité des ateliers pour la reprise du travail après les congés. Le tout accompagné du même refrain : ils allaient couler la boîte. Il est vrai qu'avec ses flux tendus, la direction n'a pas de stock. Et du coup, en cas de grève, cela se retourne contre elle.

Finalement, la direction a lâché quatre embauches supplémentaires, une promesse d'augmentations individuelles à la rentrée, ainsi que le paiement de deux jours de grève !

Le quatrième jour, beaucoup, en vacances le soir même, étaient obligés de reprendre le travail au moins trois quarts d'heure ou une heure en fin de poste pour ne pas être considérés grévistes durant leurs congés. Mais les autres décidaient de continuer la grève pour obtenir le paiement intégral des quatre jours de grève. Le soir, devant le refus de la direction, les grévistes restants décidaient de reprendre le travail.

Une grève comme ça, on n'en avait pas vu depuis des années. La direction n'en revient pas encore et n'avait qu'une peur, c'est que cette grève puisse contaminer les autres établissements.

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