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Dans le monde
Cour Pénale Internationale : La justice du plus fort
Finalement, un compromis a été adopté, à l'unanimité, dans le conflit qui opposait depuis plusieurs semaines les États-Unis aux autres pays du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ce conflit portait sur la création de la Cour Pénale Internationale (CPI), qui a vu le jour le 1er juillet dernier, et qui est sensée juger les crimes de guerre, les génocides et les crimes contre l'humanité.
Créée par l'ONU, donc sous l'égide des grandes puissances, cette cour ne jugera certainement pas les crimes commis par celles-ci. Mais c'était déjà trop pour les dirigeants des États-Unis, qui refusaient l'idée que des soldats américains puissent être jugés par d'autres. En fait, le principe de cette cour déplaisait aux États-Unis, qui sont actuellement responsables de plusieurs guerres, comme en Irak ou en Afghanistan, et qui ne veulent avoir à rendre de comptes à personne sur les pratiques de leur armée.
Finalement, après bien des atermoiements, ils ont obtenu le compromis suivant : les soldats américains, ainsi que ceux de tous les pays ayant signé mais pas ratifié le traité de Rome établissant la CPI (c'est le cas de 63 pays sur 139) sont assurés d'une immunité pour un an, renouvelable chaque année, du moment qu'ils sont intervenus sous couvert de l'ONU.
Autant dire que la CPI, à peine née, renonce déjà à juger la plupart des responsables de guerre. Les États-Unis sont tranquilles : ils ne risquent pas de se voir accusés par des Afghans pour les bombardements de civils comme celui qui a fait 40 morts lors d'un mariage en juin dernier, ou par des Irakiens pour tous les enfants qu'ils ont tués en dix ans de bombardements. Quant aux autres pays, qui ont accepté ce compromis, ils montrent bien à quel point ils croient peu à leur prétendue justice internationale.
La justice dans ce monde impérialiste, ce sont les plus forts qui la font. Les dirigeants américains ont tenu à le proclamer, avec la bénédiction des puissances un peu moins grandes.