Rhodia (69) : Les ouvriers gagnent sur trois sites de production12/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1772.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia (69) : Les ouvriers gagnent sur trois sites de production

La presse économique fait état depuis des mois des " difficultés " du groupe chimique Rhodia et de rumeurs d'OPA de la part de concurrents. Mais si le cours de l'action baisse sur les marchés financiers et spéculatifs, cela ne veut pas dire que ça va mal pour les actionnaires et les dirigeants de l'entreprise.

Les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté cette année de 15 %. Quant au président du groupe Rhodia, J-P Tirouflet, son revenu a augmenté de 23 700 francs par mois, passant à 561 271 francs mensuels, avec en plus l'attribution de 300 000 stock-options.

Quand ces chiffres ont été connus, il était normal que le 1 % d'augmentation mensuelle des salaires accordé au personnel fasse réagir. A Rhodia Belle Etoile Saint-Fons, fin mai, après cinq jours de grève du personnel posté, la direction a dû concéder aux ouvriers postés une prime mensuelle de 15 euros, 10 embauches en CDD et une prime exceptionnelle pour tous de 450 euros.

Sitôt connus ces résultats début juin, dans l'usine de Rhodia Chalampé à Mulhouse, où les revendications étaient les mêmes, le personnel décidait de se mettre en grève pour obtenir la même chose que leurs collègues de Saint-Fons. Devant la menace, la direction cédait à la veille du jour prévu pour la grève. Il faut dire que le carnet de commandes est au plus haut et que la politique de flux tendu a fortement réduit les stocks. 300 euros de prime exceptionnelle ont été obtenus et 49 embauches en CDI programmées d'ici fin 2002.

Pourquoi pas nous ? C'est ce que se sont dit les ouvriers postés de l'usine Rhodia Engineering Plastics à Saint-Fons. Le vendredi 21 juin, à 1 heure du matin, ils partaient en grève de quatre heures reconductibles par poste. La grève était majoritaire chez les ouvriers, d'autant plus déterminée que pendant la période où il y avait moins de travail, la direction avait essayé de serrer la vis, mettant des avertissements et essayant de licencier un chef de quart. Ce mouvement est donc le retour de bâton que la direction n'attendait pas, se croyant sans doute trop sûre d'elle.

Malgré les pressions, les menaces de fermeture du site, les ouvriers ont tenu bon. Cette fois aussi, les carnets de commandes étant pleins et devant l'impossibilité de transférer la production, la direction a dû céder une prime de 324 euros payable en deux fois et 30 euros d'augmentation sur le salaire de janvier 2003.

Dans le groupe, les résultats des conflits de ces trois sites peuvent donner des idées aux autres salariés.

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