Lejaby(Rhône-Alpes) : Suppressions d'emplois et manoeuvres financières12/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1772.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lejaby(Rhône-Alpes) : Suppressions d'emplois et manoeuvres financières

Lejaby, entreprise de confection de sous-vêtements, est la seule à fabriquer encore la plus grande part de sa production en France, dans la région Rhône-Alpes. Mais le 26 juin, la direction a annoncé la fermeture de quatre sites de production, ceux de Rillieux, Vienne, Beynost et Firminy, sur les huit que compte l'entreprise dans la région, avec des menaces pour deux autres.

Cela concerne directement 231 salariés sur un peu plus d'un millier, pour la plupart des ouvrières travaillant parfois chez Lejaby depuis plus de 20 ans, mais tout le monde est sur la sellette.

Pour l'instant, la direction entretient le flou sur les dates de fermeture et le devenir des ouvrières concernées. Elle fait un chantage pour obtenir suffisamment de départs volontaires, sans faire de propositions précises pour la prime de départ. Elle envisage des reclassements sur des sites dont l'avenir n'est pas assuré.

Cela suscite beaucoup d'inquiétude et c'est manifestement ce que recherche la direction.

Ce n'est pas le premier plan de suppressions d'emplois. L'effectif du groupe est passé de 1 600 à environ un millier en quelques années.

La direction invoque les coûts de production trop élevés en France par rapport aux salaires en Tunisie, où la production est en cours de délocalisation. Mais l'argument cache d'autres raisons : Lejaby appartient depuis 1996 au groupe américain Warnaco, lequel a été déclaré en faillite en juin 2001, et a besoin de vendre des actifs pour rembourser ses dettes. Warnaco a déjà essayé de vendre Lejaby, en vain. Les restructurations ne seraient-elles pas avant tout un moyen de rendre Lejaby plus attractif pour un éventuel repreneur ? Et les pertes annoncées de Lejaby en 2000 et 2001, après deux années consécutives de bénéfices confortables, n'auraient-elles pas un rapport avec les difficultés de la maison-mère ? L'actualité montre que les patrons n'hésitent pas à arranger leurs comptes officiels quand ça les arrange.

Une journée de grève le 26 juin a été très suivie dans les sites concernés par la fermeture, et les syndicats tentent à présent d'en savoir plus sur l'état réel des comptes de l'entreprise. Si les travailleurs avaient les moyens de connaître la vérité sur la comptabilité de Lejaby-Warnaco, les suppressions d'emplois apparaîtraient pour ce qu'elles sont : un moyen d'augmenter la rentabilité des capitalistes, ou du moins de préserver leur magot.

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