Cherbourg : Un syndicaliste traîné devant la justice12/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1772.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cherbourg : Un syndicaliste traîné devant la justice

Mercredi 26 juin avait lieu à Cherbourg une manifestation contre la fermeture de l'Hôpital Maritime. Bien que militaire, cet établissement était le deuxième hôpital de l'agglomération, et soignait les civils aussi bien que les militaires. Lors de cette manifestation, un gendarme maritime prétend avoir reçu des coups ayant justifié un arrêt de travail de huit jours, ouvrant la porte à des poursuites en justice contre le secrétaire de l'Union Locale CGT de la ville.

La fermeture de l'Hôpital Maritime suscitait d'autant plus de colère que c'est avec petits fours et champagne que les autorités militaires avaient décidé de " fêter " l'événement. Un événement prévu de longue date puisque Kouchner, alors ministre de la Santé du gouvernement Jospin, s'était déplacé en personne pour fermer une première tranche de l'établissement il y a près de deux ans. Aussi, les 400 manifestants présents étaient déterminés à passer le cordon d'une vingtaine de gendarmes maritimes qui bloquait la porte. Dans la bousculade qui a suivi, plusieurs manifestants ont pris des coups. On peut parler de véritable provocation, car les syndicalistes en vue étaient spécialement visés par les gendarmes.

Mais l'affaire connaît un rebondissement depuis le jeudi 4 juillet. Alain Hébert, militant CGT de l'Arsenal, devait être entendu comme simple témoin par la police. Mais arrivé au poste, sa garde à vue lui était aussitôt notifiée. Il apprend qu'il passera en fin d'après-midi en comparution immédiate pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique. Alertés, les syndicats de la ville sont intervenus dès 14h00 ; et c'est alors une bonne centaine de manifestants qui scandaient : " Libérez notre camarade ! " devant les grilles du commissariat. Au tribunal, la défense obtient le report du procès au 19 juillet, afin de produire des témoins. Le procureur, quant à lui, affirme que l'affaire n'est " ni d'ordre syndical, ni d'ordre politique ", et obtient le contrôle judiciaire, c'est-à-dire l'obligation faite à Alain Hébert d'aller pointer deux fois par semaine au poste de police.

La gendarmerie maritime et la justice n'en sont d'ailleurs pas à leur coup d'essai. Depuis bientôt deux ans, une militante de Lutte Ouvrière est en procès pour distribution de tracts sur la voie publique, aux portes de l'Arsenal. Une condamnation sans peine contre laquelle différents pourvois ont été engagés, avait succédé à une large mobilisation de tous ceux qui sont attachés à la liberté d'expression et à sa défense.

Là encore pour l'arrêt de la procédure, pour le soutien au syndicaliste Alain Hébert, contre la criminalisation de l'activité syndicale, nous devrons être nombreux à répondre à l'appel à manifester le 19 juillet lancé par le comité de soutien qui s'est constitué.

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