SNCM Marseille (13) : Nous ne sommes pas assis sur la même branche05/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1771.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCM Marseille (13) : Nous ne sommes pas assis sur la même branche

A la Société nationale Corse Méditerranée nous sommes nombreux à vouloir protester contre l'insuffisance de nos salaires.

A l'Agence (600 personnes), quelques dizaines de jeunes ont été embauchés récemment pour guider et contrôler les passagers sur les quais. Ils sont payés 840 euros (moins de 5 500 F). Aux Ateliers, où nous sommes 79, presque une dizaine d'anciens ouvriers de la réparation navale ont été embauchés. Agés de près de 50 ans, très qualifiés, ils touchaient avant d'être licenciés de la réparation navale 1 830 euros (12 000 F). A la SNCM ils ne gagnent plus que 1 143 euros (7 500 F). Les salaires des travailleurs plus anciens dans la Compagnie n'ont pas bougé depuis des années. C'est pourquoi, depuis quelque temps, certains en ont ras-le-bol.

A l'occasion des négociations salariales annuelles, les ouvriers de l'Atelier avaient demandé un préavis pour dire combien de tels salaires sont insuffisants et inacceptables.

Aux Ateliers, le mardi 25 juin durant la matinée, il y a eu un débrayage sur les salaires. Les ouvriers de l'Atelier se sont réunis en AG le matin pour décider d'une action. Le syndicat CGT a expliqué que ce n'était pas le moment, qu'il n'y avait pas de préavis de grève, qu'il fallait faire grève avec tout le monde et non par secteur. Nombreux sont ceux qui disent que ce problème des salaires est posé depuis longtemps sans que des actions aient été proposées.

Dans les discussions les ouvriers de l'Atelier disaient que, même sans préavis, il fallait donner un coup de semonce à la direction.

Vendredi 28, il y a eu une heure d'information syndicale à laquelle sont venus une centaine de travailleurs, dont 40 des Ateliers.

Deux d'entre nous ont demandé qu'on appelle à la grève. Les responsables syndicaux ont répondu en substance : " C'est la saison* qui nous fait vivre, il ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis, surtout pas pour des questions de salaires ". Ce à quoi quelqu'un a rétorqué : " Et même pour les 300 suppressions d'emplois prévues, il ne faut pas planter la saison ? " Finalement, il y a un appel pour un débrayage de 2 heures mercredi 3 juillet pour retarder l'appareillage d'un cargo.

C'est vital de se battre pour obtenir des salaires corrects. Et durant la saison, quand la direction a le plus besoin de nous tous, nous pouvons peser le plus pour obtenir satisfaction. La direction et nous ne sommes pas assis sur la même branche.

Correspondant LO

* " La saison ", c'est la période où le trafic est de loin le plus important entre la Corse et le Continent, c'est-à-dire la période d'été.

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