Ronéo Noyon (Oise) : Sans scrupule pour pousser les ouvriers dehors05/07/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/07/une1771.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ronéo Noyon (Oise) : Sans scrupule pour pousser les ouvriers dehors

Dans cette usine de 200 personnes appartenant au groupe hollandais Samas, les ouvriers produisent des meubles et des armoires métalliques, des casiers de tri. La politique du patron consiste à prendre puis à vider des CDD et des intérimaires tout au long de l'année. Il embauche en précaire les enfants du personnel ou des ouvriers au chômage qui n'ont pas d'autre choix.

Une cinquantaine d'ouvriers devraient quitter l'usine " volontairement ". En effet, le patron aimerait déplacer le magasin et installer des plates-formes à Nancy, Lille... et du coup se débarrasser des préparateurs. A l'annonce de ces nouveaux licenciements déguisés, des ouvriers se sont renseignés sur les conditions de départ. Le patron a sauté sur l'occasion pour exercer des pressions sur ceux qui venaient aux nouvelles pour qu'ils s'en aillent, même si ce qu'il offre n'est pas mieux que trois francs, six sous.

Dans cette entreprise, ça devient courant d'aller négocier en tête à tête avec le directeur une, deux voire trois ou quatre fois son indemnité de départ. Mais les sommes proposées sont loin du compte : entre 150 000 et 250 000 F pour trente à trente-cinq ans de maison. Pas de quoi s'acheter une maisonnette et encore moins vivre de ses rentes.

Dans cette ambiance, le " sauve-qui-peut " prédomine. Dans le même temps, chaque matin à l'entrée de l'équipe de production aux Presses, les chefs envoient les ouvriers aux quatre coins de l'usine. Le patron essaye de s'appuyer sur une lassitude générale pour proposer trois fois rien aux éventuels partants et impose des conditions de travail de pire en pire sans que les salaires augmentent. Contrairement à l'habitude, les négociations salariales ont été reportées de mars à septembre.

Dans ces conditions l'inquiétude domine.

Partager