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Santé publique : Une situation encore plus catastrophique en été
La situation, dans bien des hôpitaux, est depuis longtemps catastrophique. Les fermetures de lits, de services et d'établissements hospitaliers se sont multipliées. La charge de travail pour le personnel ne cesse d'augmenter et cela ne s'est pas arrangé avec la mise en place des 35 heures, sans les embauches correspondantes. Et cela va empirer durant les mois d'été. Bon nombre d'infirmières, de personnels des services des urgences, de médecins sont inquiets car la situation risque d'être encore plus catastrophique que celle de l'été dernier, qui n'était pourtant pas fameuse.
Pour faire des économies, les hôpitaux ferment des lits durant les mois de juillet et d'août. A ces fermetures, malheureusement désormais habituelles, s'en ajoutent d'autres, du fait du manque toujours plus criant de personnel. A l'hôpital Beaujon, à Clichy, 34 % des lits seront fermés contre 27 % l'été dernier, avec en plus dix fermetures de lits dans un service de pneumologie. A l'hôpital d'Argenteuil, dans la région parisienne, le service de pneumologie en entier, soit 27 lits, sera fermé le 5 juillet, et ce, en plus donc des fermetures programmées pour l'été, jusqu'à 100 lits en août sur 860. Il n'est donc vraiment pas souhaitable de tomber malade... encore moins durant les mois d'été.
Dans les services d'urgence, c'est partout la même chose, les malades s'entassent, plus encore que durant l'année, dans la salle d'attente où on les fait stationner des heures, faute de personnel suffisant. Pour les hospitalisations, les médecins sont obligés parfois de chercher dans les hôpitaux voisins, parfois dans des hôpitaux éloignés, une place pour les malades qu'ils ne peuvent pas accueillir. C'est ainsi qu'un médecin de l'hôpital d'Argenteuil, dans le Val-d'Oise, n'a pu trouver une place pour une malade que dans un hôpital situé à Dreux, à 90 km de là !
Le tout nouveau ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, compte proposer la mise en place " d'observatoires régionaux " , des structures pilotées par les Agences régionales d'hospitalisation, dont le but serait de coordonner les hôpitaux du pays entre eux, afin de savoir dans lequel il reste de la place. Gérer mieux la misère, voilà la seule solution proposée. Mais cela ne résoudra rien.
Il faudrait investir massivement, créer des dizaines de milliers de postes d'agents hospitaliers, d'infirmières, ouvrir des maternités, les centres hospitaliers de proximité nécessaires, au lieu d'en fermer comme on le fait. Dans leurs grèves et manifestations récentes, le personnel hospitalier estimait qu'il fallait 80 000 embauches immédiates pour faire face à la situation actuelle.
Cette pénurie dans les hôpitaux, que dénonce le personnel, est le résultat d'années d'économies faites par les gouvernements successifs, de droite, comme de gauche.