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Leur société
Déficit de l'Unedic : Le patronat coupable, mais les travailleurs paient
Il y a deux ans, lors de l'instauration du Pare, le Medef a bénéficié de dizaines de milliards de francs d'exonérations sous prétexte de l'excédent des comptes de l'Unedic, l'organisme qui gère les comptes de l'assurance chômage.
Seulement avec la remontée du chômage, les comptes de l'Unedic sont à nouveau passés dans le rouge et sont de mois en mois plus déficitaires.
Mais il n'est pas question pour le Medef de revenir sur les cadeaux qu'on lui a faits et de mettre la main à la poche. Pour réduire ce déficit, il vient donc de décider, avec la complicité de trois syndicats, la CFDT, la CFTC et la CGC, une nouvelle attaque contre les chômeurs indemnisés.
Ce nouvel accord durcit les conditions nécessaires pour bénéficier de l'indemnisation chômage, il réduit les ressources des chômeurs et il augmente les cotisations des travailleurs.
Les chômeurs de plus de 55 ans n'étaient plus obligés de rechercher un emploi et pouvaient percevoir leur indemnité pendant soixante mois jusqu'à ce qu'ils bénéficient de leur retraite. Pour bénéficier de cette mesure, il faudra dorénavant justifier d'une durée d'activité antérieure minimum de 25 ans. Sinon, les chômeurs âgés de plus de 55 ans ne pourront bénéficier que de 45 mois d'indemnisation.
C'est un mauvais coup, pour les femmes en particulier qui ont arrêté de travailler pendant un certain nombre d'années pour élever leurs enfants, et qui ne pourront justifier de ces 25 ans d'activité.
Par ailleurs, l'accord prévoit d'allonger le délai dit de carence entre le début de cotisation et le moment où il est possible de bénéficier de l'indemnisation. Quant au montant de celle-ci, les allocations chômage ne seront " revalorisées " que de 1,5 % au 1er juillet, bien en dessous de l'inflation officielle.
Enfin, les cotisations chômage, non seulement ne diminueront pas légèrement comme il était prévu, mais elles augmentent de 0,1 % pour les salariés (et 0,1% pour les patrons). Les intermittents du spectacle voient même leurs cotisations doubler purement et simplement.
En cas d'aggravation de la situation financière de l'Unedic, dès aujourd'hui, le Medef affirme prévoir bien d'autres mesures " drastiques ", s'ajoutant à celles qui viennent d'être prises.
Le patronat est pourtant responsable de l'aggravation du chômage. Les licenciements collectifs dans de grandes entreprises se sont multipliés, les restructurations, les réorganisations industrielles ont fait repartir le chômage à la hausse. Au point qu'une organisation d'artisans, l'Union professionnelle artisanale, qui participe également à la gestion de l'Unedic, a cru bon de mettre en cause " les licenciements ou les restructurations opérés par les grandes entreprises qui ont pour effet de mettre le régime d'assurance-chômage en situation déficitaire ".
En effet, l'urgence serait d'abord d'interdire les licenciements collectifs. Quant à régler la question de l'indemnisation correcte du chômage, les cotisations devraient être intégralement prélevées sur les profits du patronat. En cas de déficit de cette assurance chômage, ce devrait être à lui seul de payer.