Ascenseurs, maintenance déficiente28/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1770.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ascenseurs, maintenance déficiente

Après les accidents qui ont grièvement blessé une femme à Amiens et tué un enfant à Strasbourg, de Robien, le ministre des Transports et du Logement, a réclamé rapports et expertises. Concernant l'entretien des ascenseurs, ce n'est pourtant pas d'information, mais d'argent qu'il manque.

La CGT-Ascenseurs dénonce depuis longtemps les sous- effectifs chroniques des techniciens de maintenance. Ceux-ci ont deux à trois fois plus d'appareils en charge qu'il y a 20 ans. Ils sont donc obligés de procéder à des vérifications grossières. Les tarifs d'entretien ont été tirés par le bas. Aussi les sociétés s'en tiennent au strict minimum. Le syndicat accuse les quatre constructeurs (Schindler, Otis, Thyssen et Koné) de laisser se dégrader volontairement le parc des ascenseurs : les rénovations lourdes rapportent plus que la simple maintenance. Sur les 450 000 machines existantes, 100 000 seraient dangereuses.

Alors les accidents se succèdent, même s'ils n'ont pas tous la même publicité. Deux mille personnes sont accidentées chaque année, dont 10 % gravement ou mortellement.

Tout cela est parfaitement connu, et de longue date, par les organismes HLM et les pouvoirs publics ainsi que de l'actuel ministre du Logement. Il était, récemment encore, président du principal office d'HLM d'Amiens et maire de cette ville. Il fait à présent mine d'être scandalisé par la situation, mais c'est lui qui a largement contribué à la dégradation des cités d'Amiens. Le centre-ville est devenu piétonnier, des universités, des écoles d'ingénieurs et d'art y ont été implantées, les hôtels particuliers ont été restaurés, toute une couche de patrons de la restauration et de spéculateurs immobiliers prospère. Mais l'argent public fait défaut lorsqu'il s'agit d'entretenir les cités excentrées, à la périphérie où sont refoulés les habitants les plus modestes. Eh bien, c'est cet argent, l'argent de nos impôts, qu'il est urgent et prioritaire d'investir dans l'entretien des logements délabrés des quartiers populaires.

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