840 millions d'hommes souffrent de la faim : près d'un habitant de la planète sur sept. Et si la majorité d'entre eux vivent dans le Tiers Monde, ils sont quand même 27 millions dans l'Europe de l'Est et la Russie, et 11 millions dans les pays qualifiés de pays riches. Deux autres milliards d'humains souffrent de carences alimentaires. Ces chiffres sont fournis par la FAO, l'organisme des Nations Unies qui s'occupe de l'alimentation et de l'agriculture.

Si la faim recule dans certaines régions du monde, dans d'autres elle s'aggrave brutalement, à la suite de guerres par exemple. C'est le cas aujourd'hui en Afghanistan et dans de nombreux pays africains, en particulier le Soudan et l'Angola, où le retour de la paix n'empêche pas des centaines de milliers de personnes de mourir de faim.

Les solutions avancées pour lutter contre cette famine affichent d'avance leur inefficacité. Du simple fait qu'elles n'envisagent pas d'agir autrement que dans le cadre du marché, de la concurrence, des prix internationaux, du profit, des subventions, des exportations, des Etats. Dans ce cadre, les pays pauvres s'appauvrissent un peu plus encore et la famine perdure. Elle n'est pas un à-côté regrettable du système économique, encore moins un dysfonctionnement : elle en est le produit direct.

Des experts avaient calculé que la famine serait éliminée si l'on donnait à la population des pays pauvres 2 % de la production céréalière mondiale (dont le tiers est employé à nourrir le bétail des pays riches). Mais donner, en répartissant en fonction des besoins vitaux, ne serait-ce que 2 % de la production, l'économie capitaliste s'en révèle incapable. Même simplement pour éliminer la famine dans ce monde qui regorge de richesses, il faudra détruire ce système.