Doux-Briec (Finistère) : La fermeture de l'abattoir20/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1769.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Doux-Briec (Finistère) : La fermeture de l'abattoir

La famille Doux compte parmi les plus grosses fortunes de Bretagne et le groupe Doux est le premier producteur de volailles en Europe. Invoquant les difficultés de la filière avicole, il vient d'annoncer la fermeture de l'abattoir de Briec, principale entreprise de cette petite ville du Finistère.

Suite à l'annonce de cette fermeture le mercredi 5 juin, une manifestation était organisée le samedi 15 juin à Briec. 800 personnes environ étaient présentes ; des travailleurs du groupe Doux, mais aussi d'autres entreprises de la région venus en solidarité. L'abattoir emploie actuellement 290 personnes, dont une partie d'intérimaires et de CDD. C'est la principale entreprise de la petite ville de Briec, qui compte 10 000 habitants et se retrouve sinistrée.

Doux a beau promettre le reclassement des salariés de Briec sur les sites de Quimper ou de Châteaulin, tout le monde se doute que ce reclassement ne concernera que les travailleurs en contrat à durée indéterminée. Et même pour ceux là, comment faire pour aller travailler à Châteaulin ou Quimper quand on ne possède pas de voiture ? Le groupe Doux a bâti sa fortune en maintenant opiniâtrement les salaires au plus bas.

Dans la manifestation, on entendait un autre son de cloche que dans les discours officiels, notamment celui du maire PS de la ville, où la tendance était surtout à dire qu'il fallait que les pouvoirs publics aident la filière avicole. En effet ces aides existent déjà. Elles sont même en hausse puisque les subventions sont passées de 35 à 40 euros pour 100 kg de volailles exportés, sans parler des exonérations de toutes sortes dont a bénéficié le groupe Doux ces dernières années.

Mais cela n'empêche pas Doux de licencier aujourd'hui, en invoquant la concurrence étrangère, notamment brésilienne. Ce dernier argument de la direction reste particulièrement en travers de la gorge des travailleurs, car Doux est devenu récemment, suite au rachat de plusieurs entreprises , le quatrième producteur de poulets du Brésil !

Cette fermeture semble d'autant plus arbitraire que le groupe, avec 800 millions de francs d'investissements réalisés l'an dernier, est prospère. Alors des travailleurs, qui ne comptaient pas en rester là, retenaient l'idée qu'il faut prendre sur les profits patronaux et que Doux doit payer.

Partager