Lorsqu'il n'y a qu'un pas de la politique aux affaires...14/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1768.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Politique

Lorsqu'il n'y a qu'un pas de la politique aux affaires...

L'ancien secrétaire d'Etat à l'Industrie du gouvernement Jospin, Christian Pierret, vient opportunément de quitter la politique - ce qu'il appelle son " goût du pouvoir " - pour s'orienter vers les affaires. Celui qui a été entre autres l'initiateur de l'introduction de la concurrence dans le marché de l'électricité en France en février 2000 et qui a côtoyé pendant cinq ans les grands dirigeants des trusts de l'industrie qui licenciaient à tour de bras vient de rejoindre un des plus grands cabinets d'avocats d'affaires, August et Debouzy.

Du ministère de l'Industrie au monde des affaires, il n'y a même pas un pas. En fait, la carrière de ce notable qui se dit de gauche... du moins pour l'instant, se déroule au rythme du paso doble : un pas d'un côté, un pas de l'autre. Parallèlement à une carrière de haut fonctionnaire, il a mené sa carrière politique dans les instances du Parti Socialiste. Battu en 1993 lors de la débâcle du PS, il avait déjà su trouver refuge dans le secteur privé, devenant vice-président du groupe hôtelier Accor, bien connu pour sa férocité à l'égard des travailleurs qu'il exploite. A nouveau député en 1997, il avait rejoint le gouvernement Jospin.

L'homme se plaît à dire que ce n'est pas la défaite de Jospin aux présidentielles qui est la cause de sa retraite (provisoire ?) de la vie politique.

En tout cas, il ne lui aura pas fallu longtemps pour retrouver un poste très lucratif. Lui ne vivra pas le chômage qu'il avait côtoyé (de loin) pour avoir, en tant que membre du gouvernement, été aux premières loges de toutes les restructurations des groupes industriels de ces dernières années. Mais, d'accord en cela avec Jospin, il affirmait haut et fort qu'on ne pouvait s'opposer aux décisions stratégiques des dirigeants de ces entreprises, et que le tort de ses compères du gouvernement fut ne n'avoir pas été " assez ouvertement pour l'économie de marché " et d'avoir été " complexés " sur ce terrain.

En attendant, il pourra faire profiter ces grands groupes de son expérience acquise aux sommets de l'Etat. A moins qu'il ne fasse profiter ce cabinet d'affaires de son réseau de relations tissé avec eux au cours de toutes ces années. Il est même possible que ce soit les deux à la fois, d'un Pierret deux coups en quelque sorte.

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