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- Lutte ouvrière n°1768
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Dans les entreprises
ELM Leblanc (groupe Bosch) Drancy (93) : Chômage et nouvelle menace sur l'emploi
Depuis la première semaine de juin, tous les lundis doivent être chômés à l'usine ELM-Leblanc à Drancy, et ce jusqu'à la fin juillet. Soit en tout neuf jours de chômage. La raison invoquée par la direction serait la baisse des ventes des chaudières et un stock de trois mois d'avance, suffisant pour la période d'hiver, que la direction ne veut plus augmenter.
L'annonce en avait été faite le vendredi 24 mai. A la réunion dans l'atelier tous les ouvriers présents étaient là (l'usine compte maintenant, depuis les licenciements de fin 1999, 200 ouvriers à la production). Les délégués CGT dénoncèrent la direction qui, dix jours plus tôt, avait formellement démenti les bruits de chômage que des chefs faisaient courir dans l'atelier. Ils appelèrent à se préparer à intervenir lors du Comité d'entreprise du 30 mai pour exiger le payement intégral des jours chômés.
En effet, nous ne sommes pas responsables de la prétendue mévente des chaudières. D'autre part, à la demande de la direction, nombre d'ouvriers ont fait cet hiver des heures supplémentaires, certains sont venus le samedi et sur les chaînes les cadences étaient poussées. La direction reconnaît elle-même que la productivité avait bien augmenté. Alors pendant que nous allons chômer le lundi, ELM ne se gênera pas pour vendre des chaudières.
Le jeudi 30 mai au matin, avant la réunion du Comité d'entreprise, une assemblée générale a eu lieu dans l'atelier où une quarantaine de personnes décidèrent de monter voir la direction. Rebelote après l'interruption du midi de cette séance du CE où, avec l'arrivée de l'équipe d'après-midi, une cinquantaine d'ouvriers sont montés à leur tour, et cette fois plus bruyamment.
La direction concédait alors une prime de quelques euros (environ 50 F) pour ceux des équipes (en 2x8) afin de compenser en partie la perte de la prime d'équipe due au chômage. Elle garantissait aussi un boni (prime liée à la productivité, donc risquant d'être amputée) de 400 F pour les mois de juin et juillet. Mais ceci est bien loin de limiter les effets du chômage, qu'on estime entre 500 F et 700 F par mois suivant les salaires, la direction se refusant évidemment à payer intégralement les jours chômés.
Il faudra continuer à réagir, car il n'y a pas de raison d'en faire les frais. L'employeur est tenu de nous payer à 50 % même au cas de refus de prise en charge de l'indemnisation du chômage partiel par la direction départementale du travail. La direction d'ELM, qui n'est pas dans la dèche, a évidemment prévu d'avance ces " faux frais ". Mais elle a fait sa demande auprès de l'administration et espère bien empocher la participation de l'Etat sans nous verser un centime de plus, alors que cette seule participation lui permettrait déjà de nous verser 80 % des jours chômés. Ce serait un comble ! A nous d'exiger le payement intégral.
De plus, tout le monde craint, à l'usine, que ce chômage partiel ne soit qu'une première étape avant un nouveau " plan social ", comme nous en avons déjà connu un, voire une fermeture par transfert de la production vers d'autres usines du groupe. Pour l'instant la réaction des ouvriers reste encore modérée, mais il y en a assez et la colère pourrait éclater rapidement.