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Dans le monde
Les Etats-Unis, l'OTAN et la Russie
Fin mai, en Italie, un sommet de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) devait formaliser l'association de la Russie à cette Alliance atlantique. Créée par les Etats-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cette OTAN avait au moins autant pour but de contrer militairement l'Union soviétique que, sous ce prétexte, d'assurer une présence durable en Europe des USA, et leur contrôle sur un continent dont les puissances impérialistes rivales étaient sorties exsangues de la guerre.
Un demi-siècle plus tard, l'URSS ayant disparu, l'OTAN a pu s'étendre vers l'est du continent. En 1997, elle a intégré la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie, trois anciens membres du Pacte de Varsovie qui était le pendant, du côté de l'URSS mais à une bien moindre échelle, de l'OTAN. Neuf autres pays est-européens pourraient prochainement les rejoindre, et d'abord l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie qui faisaient partie de l'URSS- même. Ces jours-ci, c'est l'Ukraine, la plus importante des quinze ex-républiques soviétiques après la Russie, qui a posé sa candidature à l'OTAN. Cela face à une Russie qui n'en peut mais, et qui a cessé depuis plusieurs années de tenter même de protester devant le débauchage militaire de ses anciens alliés.
L'association à l'OTAN d'une Russie affaiblie militairement, politiquement et économiquement serait, selon le secrétaire général de l'OTAN, " le signal visible, clair et irréversible de fin de la guerre froide ". Peut-être, mais ce ne serait certainement le signal ni de la fin des guerres, ni de celle de leurs fauteurs impérialistes.
C'est au sommet de Madrid qu'il fut question pour la première fois d'un Conseil regroupant dix-neuf membres de l'OTAN et la Russie, et appelé pour cette raison par les diplomates " 19+1 ". Censé " discuter des questions d'intérêt commun ", ce Conseil rappela que la Russie n'était que la vingtième roue de ce carrosse quand l'OTAN décida, malgré l'opposition de la Russie, de lancer son offensive militaire contre la Serbie. Qu'en l'occurrence la Russie n'ait pas été la seule à se voir mise devant le fait accompli (la plupart des alliés européens des USA furent dans ce cas) souligne, bien sûr, le faible poids relatif de celle-ci à l'échelle internationale. Mais cela met surtout en évidence la prééminence de l'impérialisme américain, y compris vis-à-vis d'une Union européenne tiraillée entre des impérialismes de deuxième et troisième rangs.
Qu'ils soient intégrés ou associés à l'OTAN, les Etats de l'ancienne zone d'influence soviétique, voire de l'ex-URSS, ne peuvent évidemment, comme dans les Balkans, que servir de supplétifs aux forces militaires d'un impérialisme américain qui a surtout besoin, au moins actuellement, d'afficher leur allégeance militaire comme marque de sa suprématie incontestée.