Le seul vote utile,c'est le vote pour les candidates et les candidats de Lutte Ouvrière31/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1766.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le seul vote utile,c'est le vote pour les candidates et les candidats de Lutte Ouvrière

Les dirigeants et les notables du PS et du PCF, faute d'arguments convaincants, reprennent la rengaine, pourtant bien usée, du vote utile.

Mais utile à quoi, et utile à qui ? Ils se gardent bien de l'expliciter. Parce qu'alors il leur faudrait dire pourquoi les mesures qui seraient nécessaires pour regagner la confiance et les suffrages des 4 millions d'électrices et d'électeurs qui leur ont fait défaut, ils n'ont pas voulu les mettre en oeuvre pendant les cinq années où ils en avaient les moyens, puisqu'ils avaient la majorité.

Maintenant qu'ils risquent de ne plus l'avoir, ils pourraient au moins dire qu'ils s'opposeront au chômage, en proposant de voter une loi qui interdise les licenciements collectifs ; ils pourraient manifester, ne serait-ce qu'en paroles, leur volonté de s'en prendre aux intérêts des possédants, aux prérogatives quasiment de droit divin du patronat. Mais, même au travers de discours et de promesses qu'ils ont peu de chance d'être en situation d'appliquer - car il est peu probable qu'ils auront la majorité - même cela, ils ne le font pas.

Du coup, ils se rabattent sur l'éternel argument du vote utile. Ils se limitent à agiter l'épouvantail de la victoire de la droite... sauf qu'il y a un peu plus de trois semaines, ce sont eux qui ont déroulé le tapis sous les pieds de Chirac, qui a pu ainsi de son piédestal élyséen mettre tranquillement en place le dispositif de campagne de la droite. Ils agitent dans le même temps l'épouvantail de l'extrême droite. Selon les stratèges de cette gauche-là, l'enjeu serait qu'il n'y ait aucun député du FN à l'Assemblée nationale. Ils en oublient que le principal enjeu n'est pas symbolique, mais concerne des millions de femmes et d'hommes : ce serait qu'il y ait beaucoup moins de femmes et d'hommes, dans les milieux populaires, qui croient pouvoir exprimer leur angoisse, leur colère, leurs revendications en votant pour un parti dont le porte-parole, Le Pen, est un démagogue d'extrême droite, milliardaire, ami des riches, qui n'a que mépris pour cette population laborieuse dont il a su exploiter les ressentiments.

Les notables de la gauche s'appuient sur le fait que la loi électorale impose qu'un candidat n'ayant pas recueilli 12,5 % des inscrits au premier tour (donc un pourcentage encore plus élevé des suffrages exprimés) n'a plus le droit de postuler au second tour. Cette élimination peut se traduire par le fait que tous les candidats de gauche soient éliminés au premier tour et que le deuxième n'oppose plus que des candidats de droite ou un candidat de droite à un candidat d'extrême droite. L'inverse peut théoriquement se produire, mais cela risque d'être plus rare. Mais qui a fait et accepté cette loi qui aboutit au dévoiement de la représentation des électeurs ? Ces mêmes politiciens, de gauche et de droite, qui s'en sont accommodés tant que cela les avantageait. Pourquoi ne l'ont-ils pas changée, alors qu'ils avaient la majorité pour le faire ?

Ce chantage au vote utile vise à ce que les femmes et les hommes des milieux populaires abdiquent leurs opinions, et choisissent de voter non pas selon leurs convictions mais pour celui qui aurait le plus de chance de gagner dans une opération dont les règles sont injustes, antidémocratiques et truquées. C'est cela le piège.

Il faut au contraire que ces élections permettent au moins à ceux qui ont le droit de vote - nombre de travailleurs en sont écartés parce qu'ils n'ont pas la nationalité française - de choisir ceux qui n'ont pas eu peur de leur dire la vérité, et qui, dans ces élections, mais aussi au lendemain de ces élections, sauront représenter les intérêts politiques et sociaux du monde du travail. C'est cela le vrai vote utile.

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