La direction d'Air France-Marignane s'est spécialisée dans l'enchaînement de contrats précaires pour le personnel qui s'occupe du passage, c'est à dire l'accueil des passagers. Certains employés auraient eu sur une période de trois ans plus d'une cinquantaine de contrats. Pris quelques jours, licenciés, repris, licenciés à nouveau et repris, voilà le régime auquel ils étaient soumis.

En octobre 2001, deux jugements des Prud'hommes ont condamné Air France à embaucher 20 agents du passage. Contrainte par le tribunal à transformer ces multiples contrats précaires (CDD) en emplois stables (CDI), la direction d'Air France a essayé en interprétant un autre jugement de la cour d'appel d'écoeurer les agents du passage par l'envoi d'huissier à 7 heures du matin pour apporter des lettres de licenciement et des mutations arbitraires à l'autre bout de la France. Les dirigeants d'Air France de Marignane prétendaient ainsi faire preuve " d'humanisme " et respecter " l'esprit de dialogue social qui caractérise l'entreprise " !

Jeudi 23 mai, à l'initiative de la CGT, le personnel commercial, mais aussi les manutentionnaires et ceux de la piste débrayaient, entraînant des nombreux retards de vols.

Le lendemain, comme un journal régional (La Provence) rendait compte de cette grève, la direction de Marignane s'est empressée de retirer tous les exemplaires de ce journal distribué aux passagers des avions. Les employés ont immédiatement débrayé : une heure après, les journaux étaient à nouveau chargés après une intervention de la direction nationale d'Air France...

Mercredi 29 mai, un débrayage et d'autres actions étaient prévus afin de dénoncer les méthodes de la direction d'Air France-Marignane et d'obtenir enfin l'embauche à Marignane des vingt agents du passage.