Le PS veut combattre Le Pen sans s'attaquer à son influence24/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1765.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Elections

Le PS veut combattre Le Pen sans s'attaquer à son influence

« Votez PS les 9 et 16 juin 2002 pour battre la droite et l'extrême droite », dit le PS sur ses affiches. Après avoir appelé à voter Chirac, le PS aura sans doute du mal à persuader certains de ses électeurs qu'il faut battre cette droite qu'ils auront désormais bien du mal à distinguer de la gauche.

«Battre l'extrême droite », cela signifie que le PS se soucie d'empêcher le Front national d'avoir des députés, comme le disent les notables du PS et d'autres. Si ce n'était que cela, ce serait un jeu d'enfant. D'ailleurs cela fait plusieurs législatures que le FN n'a pas de député ou qu'il en a eu un seul, sans qu'il disparaisse pour autant. Les règles institutionnelles fonctionnent pour limiter sa représentation (et du même coup celle d'autres courants). Qu'est-ce que cela change ?

Car le FN tire son influence, et donc sa dangerosité potentielle, du nombre de voix qu'il recueille, c'est a dire du nombre de femmes et d'hommes qui choisissent de voter pour lui pour s'exprimer. L'absence de représentants au Parlement ne change rien à cette réalité. Et c'est à ce niveau, sur le terrain, qu'il est nécessaire d'agir et de tout faire pour réduire l'audience de l'extrême droite.

Comment ? Sûrement pas en continuant la politique que le gouvernement de gauche a menée ces cinq dernières années, une politique qui a laissé filer le chômage, qui s'est déclarée impuissante devant les plans de licenciements à répétition, quand elle n'a pas aidé le patronat à les réaliser, en même temps qu'elle l'aidait à s'enrichir.

Redonner confiance dans une politique qui soit véritablement de gauche à la fraction de la population qui vote Le Pen, c'est le seul moyen de réduire l'extrême droite. Les dirigeants du PS et des partis de l'ex-gauche plurielle sont bien mal placés pour pouvoir le faire. Car ils ne feront pas, et d'ailleurs ils ne le promettent même pas, la politique qu'ils n'ont pas voulu mener quand ils étaient au gouvernement.

Partager