La fumée des Flash Balls et ceux qu'elle vise24/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1765.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Elections

La fumée des Flash Balls et ceux qu'elle vise

Une semaine après sa nomination au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy annonçait qu'il allait équiper de « flash-balls » la police de « proximité ». Jusqu'à présent, seules des unités spéciales de la police ou de la gendarmerie disposaient de cette arme qui doit, parait il, effrayer par son apparence et provoquer « l'équivalent d'un KO technique ».

Que les flash-balls soient destinés à frapper, c'est ce qui a... frappé une partie de la presse et, à travers elle, de l'opinion. Aujourd'hui-Le Parisien a ainsi titré: « Flash-ball, l'arme antidélinquants ». C'était, évidemment, le but recherché par le ministre.

Les Sarkozy. Raffarin et Chirac se veulent les champions du « tout sécuritaire ». Mais ils savent bien que les mesures qu'ils annoncent relèvent plus du cinéma que d'autre chose, et qu'elles ne régleront rien, en tout cas rien de fondamental, à l'insécurité qu'elles prétendent combattre. D'abord parce qu'elles seraient bien incapables de faire reculer le mal-vivre des quartiers populaires et banlieues, et encore moins le chômage et la misère qui y forment un terreau fertile à l' insécurité.

Le gouvernement Raffarin ne veut que caresser l'électorat de droite et d'extrême droite dans le sens du poil. Lui donner à croire qu'il va faire preuve de fermeté dans la « lutte contre l'insécurité », cela fait partie de la panoplie des politiciens de droite. Cette politique qu'ils affectent constitue même un de leurs « arguments » majeurs pour tenter d'emporter les prochaines élections législatives en se présentant comme le parti de la poigne. Mais, en la matière, la droite n'a même pas les moyens de sa démagogie.

Sur le fond, la politique que poursuivent les gouvernements de droite comme de gauche ne varie guère, et encore moins les intérêts sociaux qu'ils servent: ceux de la classe dominante, la bourgeoisie. Or, quand celle-ci est servie, et bien servie, par les uns comme par les autres, il ne reste plus grand-chose dans les caisses publiques. On vient de le constater, à nouveau, à propos des allégements d'impôts que Chirac avait promis à tout va, et dont il escomptait qu'ils se traduiraient, aux législatives, en votes reconnaissants des électeurs des classes moyennes. Or, à peine élu, Chirac a dû réduire la voilure : il a chargé ses ministres et la presse d'expliquer que la réalisation de ces promesses se heurtait au déficit de l'Etat. Alors...

Un gadget électoral pour continuer à ne rien faire de sérieux contre l'insécurité. Et même s'agissant des mesures sécuritaires, le problème ne se pose pas en termes différents. Les fameux flash-balls coûtent de 1000 à 3000 euros pièce. En équiper réellement des milliers de membres de la police de proximité coûterait une petite fortune.

Il y a quelques mois, le gouvernement Jospin avait essuyé la grogne des policiers et gendarmes, d'ailleurs attisée par la droite. A l'occasion de certains reportages, on avait aperçu dans quel état de délabrement se trouvent nombre de commissariats ou entendu des policiers raconter comment, dans l'Essonne par exemple, sur 250 véhicules de police, ni bien puissants ni bien récents, 50 sont immobilisés en permanence car en réparation. Mais même cette situation ne changera pas malgré if poses sécuritaires de Sarkozy et Chirac. Car si la bourgeoisie et son Etat ont besoin d'une police, c'est pour assurer leur propre sécurité au besoin contre la population mais pas la sécurité de cette même population, et surtout pas en renonçant pour cela à une partie de manne qui, depuis les caisses c l'Etat, alimente les profits privés.

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