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Dans le monde
Pays-Bas : Le dirigeant de l'extrême droite assassiné
Pim Fortuyn, le dirigeant d'un parti d'extrême droite hollandais a été abattu dans la rue, en sortant des studios d'une radio où l'on venait de l'interviewer. L'assassin, un homme de 33 ans, aurait été arrêté par la police mais celle-ci n'a donné ni son identité ni les raisons de son acte.
Le leader de l'extrême droite, un ancien professeur de sociologie âgé de 54 ans, espérait jouer un rôle après les élections générales qui devaient avoir lieu la semaine prochaine. Les sondages lui donnaient un nombre de voix susceptible de lui ouvrir la participation à un gouvernement de coalition. Lui-même espérait devenir le « premier ministre homosexuel » des Pays-Bas. Son parti était apparu sur la scène politique en remportant, il y a peu, l'élection dans la seconde ville des Pays-Bas, Rotterdam.
Comme Le Pen ici, ou comme les autres partis d'extrême droite en Belgique ou en Autriche, il s'en prenait aux immigrés, et particulièrement aux musulmans, même si sa démagogie comportait quelques nuances par rapport au thème de la famille cher à la droite et à l'extrême droite. Ainsi, il disait dénoncer la présence des musulmans au nom de l'égalité des femmes et des droits des homosexuels, et ne voulait pas être comparé à l'Autrichien Haider ou à Le Pen, car il disait ne pas être antisémite.
Mais pour l'essentiel, Pim Fortuyn ne se distinguait guère de ces homologues d'extrême droite européens. Lui aussi essayait de se présenter, en jouant sur les formules à l'emporte-pièce, comme le candidat « contre les politiciens établis », afin de tirer profit du déclin des partis traditionnels de droite comme de gauche.
Il est difficile de dire si ce leader de l'extrême droite a été victime d'un adversaire politique, d'un règlement de comptes ou de son mode de vie personnel. Il est possible bien sûr qu'il ait été assassiné par un opposant politique. Malheureusement, il ne suffit certainement pas d'abattre un Pim Fortuyn pour stopper la propagation des idées racistes et xénophobes dont il se faisait l'écho. On verra combien son parti fera de voix aux prochaines élections, mais on ne peut même pas exclure qu'il tire profit électoralement de cette affaire.
Aux Pays-Bas, comme en France, en Autriche ou ailleurs, faire reculer les idées réactionnaires, dont l'extrême droite se fait le porte-drapeau, dépendra avant tout de la capacité du mouvement ouvrier à renaître et à offrir des perspectives aux couches les plus exploitées, et au-delà, à toute la société.