Pakistan : Les victimes de l'attentat et de la politique de l'impérialisme10/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1763.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pakistan : Les victimes de l'attentat et de la politique de l'impérialisme

A peine nommée au ministère de la Défense, Michèle Alliot-Marie a été envoyée par Chirac au Pakistan où un attentat s'est produit, le 8 mai, un attentat devant un grand hôtel, provoquant la mort, entre autres, de plusieurs ingénieurs français dont les médias ont révélé qu'ils travaillaient au montage d'un sous-marin d'attaque.

Il a fallu cette circonstance tragique pour que radios et télés lèvent un petit coin du voile sur la réalité de ce que les gouvernants désignent sous le vocable volontairement neutre de « coopération entre Etats », alors que ladite coopération est surtout militaire.

Il n'est donc pas étonnant que Chirac ait aussitôt dénoncé cet attentat en faisant savoir qu'il avait « missionné » sur place sa ministre de la Défense, mais sans s'étendre sur les tenants et aboutissants de la chose.

Evidemment, ce brutal coup de projecteur sur les relations militaires entre la France et le Pakistan fait un peu tache. En tout cas, par rapport aux discours officiels prônant la « recherche de la paix dans le monde », le « soutien aux régimes démocratiques » et autres balivernes qui servent à masquer la nature réelle de la politique des puissances impérialistes comme la France. Car le Pakistan ne peut guère passer pour un régime démocratique et pacifique, et pas seulement parce qu'il a servi de protecteur et de base arrière du régime des talibans. Il y a peu, la dictature militaire pakistanaise s'est fait reconduire pour cinq ans, avec l'assentiment de toutes les grandes puissances, Etats-Unis en tête, dont elle est le bras armé dans cette partie du monde. Fort de cette position, le régime entretient d'ailleurs un climat de tension militaire permanent avec son voisin indien, ce qui, cet hiver encore, a mis les deux pays à deux doigts d'une nouvelle guerre.

L'impérialisme français a bien du mal à se faire une place dans une région où l'ancienne puissance coloniale britannique et, surtout, les Etats-Unis tiennent le haut du pavé. Du coup, il tente de jouer sur tous les tableaux en armant aussi bien l'Inde que le Pakistan (la France a récemment vendu des sous-marins à ces deux Etats).

L'exploitation coloniale puis impérialiste du sous-continent indien a condamné ses peuples à une misère effroyable, tandis que les grandes puissances, pour de sordides rivalités, mais aussi pour assurer le maintien de leur ordre collectif, arment les régimes en place. Cette politique des puissances impérialistes tend en permanence à provoquer de nouvelles confrontations guerrières, dans une région du monde qu'elles ont transformée en une poudrière toujours prête à exploser.

Quels que soient les auteurs de ce nouvel attentat au Pakistan - et, vu la situation, on n'a malheureusement que l'embarras du choix -, c'est finalement de la politique des grandes puissances, et de la France en particulier, que ces ingénieurs de l'armement ont été victimes.

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