De 1993 à 1997. le bilan de Balladur et Juppé, amis et collaborateurs de Chirac10/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1763.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Elections présidentielles

De 1993 à 1997. le bilan de Balladur et Juppé, amis et collaborateurs de Chirac

Suite à la défaite du PS lors des élections législatives de 1993, Balladur devint Premier ministre. Deux ans plus tard, lorsque Chirac devança cet « ex-ami de 30 ans » au premier tour de l'élection présidentielle et l'emporta au second tour, Alain Juppé lui succéda à la tête du gouvernement. De 1993 à 1997, la droite avec Balladur et Juppé mena pendant quatre ans une politique s'attaquant de front aux acquis des salariés, et qui sur l'essentiel ne fit que continuer la politique des gouvernements de gauche précédents.

Les impôts pesant sur la fraction la plus démunie de la population augmentèrent. La hausse de la TVA, de la TIPP sur les produits pétroliers et de la CSG instaurée par Rocard, l'appauvrirent encore davantage. La CSG fut portée de 1,1 % à 2,4 % dès l'arrivée au pouvoir de Balladur, puis à 3,4 % au début 1997.

Juppé créa un nouvel impôt, la CRDS, une contribution prétendument destinée au « remboursement de la dette sociale », dette sociale provoquée par les aides multiples au patronat. En 1995, le taux normal de la TVA fut accru.

Faisant le bilan de ces quatre années, le principal syndicat des employés des impôts écrivait à l'époque : « La "surtaxation" des revenus du travail par rapport à ceux du capital persiste ». Quant à la baisse réalisée de l'impôt sur le revenu, il ajoutait « Cette baisse profite plus aux plus riches qu'aux plus démunis. Outre les baisses du barème, les plus riches ont bénéficié de la création de nouvelles "niches" fiscales »... telle l'instauration de dégrèvements importants pour les frais d'emploi d'un salarié à domicile, mis en place par Sarkozy, alors ministre du Budget de Balladur !

Poursuivant la politique des gouvernements précédents, Balladur et Juppé aggravèrent encore davantage les conditions

de soins des plus pauvres au nom de la « maîtrise des dépenses de santé ». Ils s'attaquèrent aux retraites. Balladur allongea les annuités de cotisations nécessaires pour obtenir sa retraite à taux plein, en dépréciant le taux et en introduisant le calcul de ce taux sur les salaires perçus, non plus sur les dix dernières années, mais sur les vingt cinq ans. En novembre 1995, Juppé se crut en situation de s'attaquer aux retraites des fonctionnaires et des travailleurs de la fonction publique. Mal lui en prit. Il récolta une grève de cheminots qui menaçait de s'étendre à l'ensemble de la fonction publique.

En quatre ans près de 400 000 travailleurs passèrent au secteur privé. Parmi les privatisations opérées par Balladur Rhône-Poulenc, la BNP et l'UAP. Sous Juppé, le phénomène se prolongea.

Ces opérations, toutes favorables au patronat, ramènent à celles opérées par le gouvernement Jospin. Et quand Chirac promet de mettre en place de nouvelles aides au patronat, de réduire l'impôt sur le revenu et de s'attaquer à la question des retraites, on doit malheureusement le croire. Ces promesses, il les tiendra... contre les travailleurs. Si tant est que ces derniers lui en laissent le loisir.

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