Chômage en hausse, mais autosatisfaction du PS10/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1763.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage en hausse, mais autosatisfaction du PS

La hausse de 17 700 demandeurs d'emploi enregistrée pour le mois de mars est la plus importante depuis novembre. Elle s'ajoute bien évidemment aux augmentations précédentes.

Et encore, comme à chaque fois, ne sont pas comptabilisés les chômeurs qui ont exercé un petit boulot durant quelques heures dans le mois, ni ceux en formation, en stage ou en contrat aidé, sans parler des radiations administratives de l'ANPE, en hausse de 20 % sur l'année. Même sur la base de ce comptage tronqué, le chômage touche désormais plus de 9 % de la population active et, rien que sur un an, 147 600 travailleurs de plus ont été officiellement enregistrés comme privés d'emploi.

Cela n'a pas empêché Guigou, la ministre de l'Emploi

en partance, de déclarer avant de quitter son poste qu'a en dépit des difficultés persistantes, le bilan de l'évolution du marché du travail sur les cinq dernières années est très largement positif ». Positif, le nombre d'allocataires du RMI proche du million fin 2001 ? Positif, le fait que depuis vingt ans les conditions pour avoir droit à l'indemnisation du chômage se sont durcies, faisant passer les chômeurs indemnisés par l'assurance chômage de 52 en 1992 à 41 % en 1999 ? A cela s'ajoute le fait que deux chômeurs indemnisés sur cinq perçoivent désormais moins d'un demi-Smic et que, pour une fraction de la population, les sorties du chômage restent temporaires. Ainsi, environ 35 % des personnes ayant retrouvé un emploi se réinscrivent au chômage au bout de six mois, avec comme conséquence des revenus irréguliers et faibles qui les font plonger dans la catégorie des travailleurs pauvres, c'est-à-dire vivant au-dessous du seuil de pauvreté tout en ayant un travail, et dont le nombre s'élève à 1,7 million.

Car, même sortis du chômage, la galère continue pour des centaines de milliers de travailleurs. Les bas salaires se sont multipliés ces dernières années, du fait notamment du développement du travail à temps partiel non choisi, qui concerne 17 % des salariés en 2001 contre 7 % en 1980, et de l'explosion des contrats courts, parmi lesquels l'intérim a augmenté de 130 entre 1990 et 2000, et les CDD de 60 %.

Ces chiffres ne donnent qu'une idée partielle de la situation réelle vécue par des millions de salariés et de chômeurs. Mais les responsables du PS se sont gardés de les mettre en relation avec la perte par Jospin de près de deux millions et demi de voix au premier tour de l'élection présidentielle. C'est seulement ce dernier chiffre qui a fait réagir les dirigeants du PS. Et encore, ils se sont bien gardés de donner la moindre explication honnête de leurs reculs électoraux, expliquant que Jospin et son équipe avaient fait du bon travail ; une manière de dire que, cette fois encore, c'était les électeurs qui avaient mal compris.

La seule leçon qu'ils ont tirée de la claque qu'ils ont reçue, c'est qu'il faudrait modifier leurs discours, parler plus social, s'adresser aux travailleurs. A la manière de leurs conseillers en communication, qui expliquent qu'il faudrait modifier la couleur de la cravate ou sa façon de se coiffer.

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