Banques : La sécurité des convoyeurs n'est pas leur priorité10/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1763.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Banques : La sécurité des convoyeurs n'est pas leur priorité

Il avait fallu une semaine de grève en mai 2000 pour que les convoyeurs de fonds, suite à l'assassinat de l'un des leurs, obtiennent la promesse que les banques renforceraient leurs dispositifs de sécurité, notamment par la création d'un sas leur permettant d'aller directement de leur fourgon à l'agence, sans avoir à parcourir à découvert le trajet jusqu'aux coffres. Les autorités, bonne pâte, avaient laissé deux ans aux banques pour effectuer ces aménagements - ce qui est déjà long pour des travaux d'urgence, et compte tenu des risques encourus par les convoyeurs.

Or la Fédération Française Bancaire (l'organisme patronal) vient de déclarer que la moitié des 28 000 agences du pays ne seront pas mises en conformité dans les temps impartis. Elle réclame des délais supplémentaires, un assouplissement des contraintes. En guise de justification, elle affirme que le dispositif est trop « exigeant », qu'il leur faut du temps pour obtenir des autorisations des pouvoirs publics et qu'il a fallu aux banques gérer l'arrivée de l'euro...

Du coup, certaines banques, comme le Crédit Agricole ou la Caisse d'Epargne, ont mis en service un autre mode de transfert de fonds, afin de n'avoir pas à se mettre aux normes : au lieu d'être dans un fourgon, un convoyeur anonyme se déplace seul, non armé, une valise protégée à la main. Combien de temps faudra-t-il aux malfrats pour les repérer et s'en prendre à eux ?

Une chose est sûre, c'est que ce système est d'autant moins onéreux pour les banques ou les sociétés de convoyage que cela ne nécessite aucune dépense et leur permet en outre de réduire les effectifs : la Brinks a supprimé 350 emplois. C'est qu'à leurs yeux la vie des convoyeurs compte infiniment moins que leur fric.

Partager