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- Lutte ouvrière n°1761
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Dans les entreprises
Sollac (Montataire - Oise) : Débrayage pour les salaires
A la Sollac Montataire (1300 employés), cela fait quatre ans que les salaires étaient quasiment gelés. Durant cette période, les bénéfices et les dividendes versés aux actionnaires ont fait des bonds en avant. De même, la paye des dix plus hauts cadres a augmenté de 33 %.
Cette année, la période du blocage des salaires, décidée au moment de la réduction du temps de travail, était censée se terminer. Les syndicats, au niveau du groupe, ont décidé de ne pas se contenter du 1 % annuel que la direction générale accorde depuis quatre ans. Ils réclament environ 3 % d'augmentation, étalée sur l'année 2002, avec un plancher pour les bas salaires. Ils demandent aussi que les primes soient revues à la hausse. Ces demandes, bien que jugées très modestes par un certain nombre de travailleurs, ont rencontré malgré tout un certain écho. L'idée qu'il faut faire pression pour obtenir quoi que ce soit a fait son chemin parmi le personnel. Les anciens ont expliqué que la direction ne cédera pas si nous restons au pied des lignes, et les plus jeunes, dont la grande majorité n'a jamais suivi de mouvement revendicatif, se rangeaient de plus en plus à cette perpective. Comme ils le disent eux- mêmes, " nous ramons depuis 3, 4 ou 6 ans, avec comme seul résultat du mépris et des petits salaires. " Tout cela fait qu'à Montataire, le mécontentement latent a fini par s'exprimer. Le mercredi 10 et le jeudi 11 avril, à l'appel de la seule CGT, des débrayages et des réunions ont eu lieu dans l'usine. Une journée de mobilisation était aussi programmée fin avril, en liaison avec d'autres sites du groupe, pour le jour des négociations salariales prévues à Dunkerque.
La direction, sûrement par peur d'un comité d'accueil venu des quatre coins du pays, annonça aux syndicats le 17 avril qu'elle avançait la négociation sur les salaires au vendredi 19 avril. Du coup, ce sont toutes les organisations syndicales qui ont appelé à un débrayage avec rassemblement devant les portes du site pour le même jour.
Ce jour-là, la direction essaya de multiples pressions, demandant aux agents de maîtrise d'inciter le personnel à ne pas quitter son poste. Mais les plus déterminés des travailleurs firent eux aussi le tour des lignes. Du coup, environ 300 d'entre eux se sont retrouvés pendant plus de quatre heures devant les portes. Pour un premier coup de semonce à la direction, c'était réussi.