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Leur société
L'épargne salariale : Une manne financière pour les capitalistes
Quel que soit le gouvernement issu des prochaines élections législatives, les retraites des travailleurs ont de bonnes chances, si l'on ose dire, d'être remises en cause.
A droite comme à gauche, les politiciens mentent sur l'avenir des caisses de retraites, soi-disant en danger, pour préparer la remise en cause du système de retraite actuel.
On sait que celui-ci fonctionne sur la base de la " répartition " : les cotisations versées par les salariés en activité financent les pensions de ceux qui sont en retraite. A cela s'ajoute un système de retraites complémentaires, toujours basé sur la répartition. Mais certaines retraites complémentaires, comme celles de la Fonction publique, ont d'ores et déjà adopté la capitalisation. Dans ce système, ce ne sont plus les cotisations des salariés, mais les revenus des investissements faits en Bourse par les caisses qui paieront la retraite des salariés. L'introduction de la retraite par capitalisation crée une brèche dans le système de retraite par répartition, et risque de devenir la partie principale de la retraite, instaurant ainsi, de fait, une retraite à deux vitesses.
La loi Fabius de février 2001 sur l'épargne salariale, une forme de fonds de pension, va dans ce sens. La nouveauté qu'introduit cette loi est le Plan partenariat d'épargne salariale volontaire (PPESV). Le salarié fait des versements mensuels exonérés de certaines cotisations sociales, l'entreprise participe également aux versements, la somme étant bloquée au moins pendant dix ans. Investi ensuite dans des fonds de placements, cet argent doit, en théorie, servir à payer les retraites des salariés.
Avec cette " épargne salariale ", le patronat bénéficie d'avantages fiscaux puisque sa participation est déductible de l'impôt et non soumise à cotisations sociales ! Pas étonnant dans ces conditions que " l'épargne salariale " soit bien accueillie par des grandes entreprises comme Bouygues, Renault, Michelin ou Peugeot.
L'objectif essentiel de l'épargne salariale - comme des fonds de pension d'ailleurs - est de drainer les centaines de millions d'euros de l'épargne populaire vers les banques et les grandes compagnies d'assurance pour pouvoir spéculer en Bourse.
Le journal Les Echos, des 19 et 20 avril écrivait à ce propos " Le marché de ce dernier dispositif [plan partenarial d'épargne salariale volontaire, PPESV, introduit par la loi Fabius] serait très important : une étude publiée il y a quelques semaines par UBS Warburg indique que le PPESV à lui seul pourrait drainer (...) jusqu'à 200 milliards d'euros ". Et d'ajouter que " l'épargne salariale suscite de multiples convoitises : les professionnels veulent accroître leur part de marché, les syndicats ont des envies subites de contrôle, les politiques en font un des thèmes de campagne de l'élection présidentielle. "
Dès lors, on comprend les motivations des partisans de " l'épargne salariale " et de la retraite par capitalisation !