Le limogeage de Pierre Lescure26/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1761.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le limogeage de Pierre Lescure

Le limogeage de Pierre Lescure de la présidence de Canal Plus Groupe a suscité un tollé parmi les salariés de Canal Plus. Les méthodes musclées de Jean-Marie Messier, patron du groupe Vivendi Universal issu de la fusion entre Vivendi, le Canadien Seagram, puis Canal Plus, ont en effet de quoi choquer. Ce n'est pas tant le sort de Pierre Lescure d'ailleurs qui doit inquiéter les salariés, mais ce qui se profile derrière cette éviction, à savoir un nouveau plan social dont ils risquent, encore une fois, de faire les frais.

Jean-Marie Messier, grand patron, ne s'intéresse qu'aux courbes de ses profits et aux dividendes de ses actionnaires. Pour lui, vendre de l'eau, des journaux professionnels, des décodeurs ou des films n'a d'intérêt qu'en fonction des profits que cela rapporte. Messier, ce numéro 2 mondial de la communication, comme on qualifie le groupe qu'il dirige, avait un souci avec ses actionnaires qui lorgnaient sur le titre à la baisse de Canal Plus et le rendaient responsable de cette situation. Il fallait une tête. Il a sacrifié Lescure, histoire de faire remonter les courbes des actions en Bourse.

La presse a insisté sur la solidarité des salariés de Canal Plus avec leur patron limogé. Beaucoup ne doivent sans doute pas avoir oublié que ce même Pierre Lescure les a entraînés dans la fusion avec Vivendi il y a deux ans. Lescure ne tarissait alors pas d'éloges sur Jean-Marie Messier. Ce qui n'avait pas empêché le licenciement de plus de 200 salariés.

Aujourd'hui, ces mêmes salariés n'entendent pas être les laissés-pour-compte des restructurations qui se préparent dans le groupe.

lls ont eu bien raison d'utiliser la position qu'ils occupent dans Canal Plus pour faire entendre en direct leur colère auprès des téléspectateurs et pour exprimer leur indignation sur les méthodes de voyou de ce grand patron qu'est Jean-Marie Messier, de le secouer comme ils l'ont fait à l'entrée du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel), chargé de définir les règles des sociétés audiovisuelles et de vérifier si elles sont respectées.

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