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Leur société
Sans-papiers
Une nouvelle marche des sans-papiers est partie de Marseille le 23 mars dernier et devrait arriver à Paris le 27 avril, après différentes haltes et manifestations dans diverses villes du parcours.
Cette marche vise à rappeler la situation dans laquelle se trouvent les sans-papiers depuis maintenant plusieurs années, et à réclamer leur régularisation. Car ils sont toujours plusieurs dizaines de milliers à qui le gouvernement refuse de fournir les papiers indispensables pour vivre dans ce pays, leur imposant ainsi une situation insupportable.
En juin 1997, Jospin, dont Chevènement était alors le ministre de l'Intérieur, avait promis aux immigrés en situation irrégulière mais vivant et travaillant sur le territoire français, souvent depuis de nombreuses années, de régulariser leur situation s'ils en faisaient officiellement la demande. 143 000 d'entre eux avaient alors déposé des dossiers auprès des préfectures, mais seuls 80 000 obtinrent satisfaction. Tous les autres se retrouvaient dans un état de précarité encore aggravé, puisque connus des services de police et fichés.
Aujourd'hui le droit d'asile est reconnu avec toujours plus de parcimonie, les conditions de regroupement familial sont draconiennes, les préfectures rejettent des milliers de dossiers d'ouvriers immigrés, dans l'incapacité de fournir la preuve exigée qu'ils vivent en France depuis dix ans sans discontinuité. Et les sans-papiers de 1997 sont toujours, cinq ans après les promesses électorales de Jospin, en situation irrégulière malgré eux.
Dans son programme électoral, Lionel Jospin a le culot d'annoncer que, s'il est élu, il interviendra " pour favoriser l'intégration " des immigrés en prenant des mesures comme " le droit de vote des étrangers, régulièrement installés sur notre sol depuis cinq ans, aux élections locales ". Mais pas un mot sur la première des mesures pouvant favoriser l'intégration des dizaines de milliers de travailleurs " étrangers ", en leur donnant les papiers qu'ils réclament depuis des années.