La Poste (Beauvais) : David ne sera pas licencié !12/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1759.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste (Beauvais) : David ne sera pas licencié !

A la poste de Beauvais, la Commission consultative paritaire qui statuait le vendredi 5 avril sur le sort de notre collègue David n'a pas prononcé son licenciement. Mais elle lui a infligé une mise à pied d'un mois, pendant lequel il sera privé de salaire, et exige sa mutation hors de Beauvais.

Embauché depuis sept ans en contrat à durée indéterminée (et non pas en tant que fonctionnaire), David a eu une prise de bec avec une cadre qui le harcelait dans son travail (Lutte Ouvrière du 15 mars). Bien qu'il se soit excusé, le directeur départemental de La Poste voulait le licencier. Cela ne s'est pas produit. C'est la première fois que cela arrive dans l'Oise, pour des cas semblables, depuis fort longtemps, et cette victoire est le résultat de la mobilisation depuis plus d'un mois des facteurs de Beauvais et du soutien que nous avons trouvé auprès des usagers et des autres postiers de l'Oise.

Cela avait commencé, à l'appel de la CGT, avec une grève quasi unanime des 80 facteurs. Depuis, une quinzaine d'entre nous étions restés mobilisés, faisant signer des pétitions devant les bureaux de poste, sur nos tournées, auprès des commerçants, dans les entreprises et les immeubles d'habitation, ou, par l'intermédiaire de la CGT, auprès des autres postiers du département. Il y a eu au total 1700 signatures, dont 1200 venant des usagers. Des affiches ont été collées dans toute la ville, une conférence de presse organisée, où les journalistes locaux se sont retrouvés face à plus de 20 facteurs solidaires de notre collègue. Bref, au bout de trois semaines, toute la ville était au courant... et le directeur aussi, qui commençait à dire que le licenciement n'était pas inévitable, et qui cherchait à savoir si nous maintenions notre mot d'ordre de grève pour le jour de la commission, le vendredi 5 avril.

Notre réponse, il l'a eue dans un premier temps la veille, quand nous avons scandé notre slogan favori, " Non au licenciement de David ", sur nos positions de travail. Et le jour dit, la grève a fait encore la quasi-unanimité. Une manifestation dynamique accompagna David jusqu'au lieu de la réunion de la commission. Sur place, le directeur trouva nos slogans et nos chansons trop irrévérencieux, et fut obligé de nous demander de crier moins fort, car l'espèce de tribunal qui siégeait n'arrivait pas à s'entendre !

Nous avons tous été soulagés d'apprendre que le licenciement de notre collègue était évité. Mais la mise à pied qui le prive d'un mois de salaire et la mutation nous sont restées en travers de la gorge. Aussi, comme l'a dit l'un d'entre nous, " On va refaire les calendriers ", en faisant une collecte pour compenser le manque à gagner de David, et une pétition circule déjà pour faire annuler sa mutation.

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