La "grande bouffe" à l'Hôtel de Ville de Paris12/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1759.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La "grande bouffe" à l'Hôtel de Ville de Paris

AUX FRAIS DE LA PRINCESSE !

Un rapport de l'Inspection générale de la Ville de Paris vient de sortir. Commandé par la nouvelle majorité municipale - rappelons que le maire de Paris, Delanoë, est aussi président du comité de soutien à Jospin -, il jette une lumière rien moins que reluisante sur le train de vie d'un des prédécesseurs de Delanoë à l'Hôtel de Ville de Paris, un certain Jacques Chirac.

Indépendamment de ce règlement de comptes, évidemment à but électoral, ce rapport ne manque pas d'intérêt. Il a en effet épluché les seules " dépenses de bouche " du ménage Chirac - à l'exclusion donc des frais de réceptions officielles - et les évalue à 14 millions de francs pour la période 1987-1995. Soit une moyenne de 4 000 F par jour (dont 1 000 F de fruits et légumes, 357 F de café, infusions et confitures...), ce qui, même pour de solides appétits, a de quoi laisser sceptique. Le rapport relève d'ailleurs des " factures falsifiées " et des paiements effectués la plupart du temps en liquide (9,5 millions sur 14 !) et laisse entendre qu'il y aurait eu là moins des indélicatesses que des " détournements significatifs " de fonds publics.

Bien sûr, le lièvre n'aurait jamais dû être levé. Les déchiqueteuses de la mairie ont travaillé à marche forcée lors du changement de majorité, réduisant à néant des tonnes d'archives. Mais certains dossiers ont échappé à la vigilance des " nettoyeurs ". Et ce peu qui reste, et ce qu'il révèle des moeurs qui régnaient à la mairie de Paris, est suffisamment édifiant.

Bien sûr, le régime chiraquien imposé à la mairie de Paris n'est pas une exception dans le monde politicien (qu'on se souvienne des chaussures de Roland Dumas à onze mille francs la paire ; de la montre d'un député de la " gauche " du PS, d'un montant de plusieurs centaines de milliers de francs acquittés en liquide). Mais surtout ces gens-là qui trouvent normal de piocher dans la caisse et de s'offrir sur des fonds publics incontrôlés pour 4000 F de dépenses quotidiennes de nourriture, plus que ce que touche un Rmiste pour survivre tout un mois, sont les mêmes qui osent régulièrement venir nous prêcher des sacrifices et de nous serrer la ceinture.

Ces gens-là n'ont pas de coeur, mais ils ne manquent pas d'estomac.

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