TFN : Nettoyage en grève05/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1758.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

TFN : Nettoyage en grève

Vendredi 22 mars, des travailleurs du nettoyage employés par la société TFN se sont mis en grève. " TFN en grève, fini l'esclavage ! " , leur panneau résumait les multiples raisons de leur révolte. Entre les bas salaires, aggravés par les temps partiels imposés, les retards systématiques de dix jours sur le virement de la paye, la charge de travail croissante avec l'extension du centre, et les rumeurs non démenties de cinq suppressions de postes, cela faisait plusieurs semaines que le mécontentement et la colère couvaient.

Alors, quand un chef dépêché par la direction de TFN s'est présenté le jour de la grève, les grévistes lui ont imposé de s'expliquer devant eux tous réunis. Et comme il affirmait qu'il " ne lâcherait pas un centime " , comme il prétendait ignorer le retard sur les payes, les grévistes ont décidé d'interrompre l'entrevue et de poursuivre la grève.

D'emblée, ils se sont adressés aux travailleurs de Renault, et ces derniers ont très vite exprimé leur solidarité. Car les fiches de paye affichées à l'entrée par les travailleuses et les travailleurs de TFN ont été remarquées, témoignant de salaires compris entre 575 et 748 euros. Et leurs diffusions de tracts ont été accueillies chaleureusement. Une manifestation très animée des 30 grévistes (sur 42 salariés, chefs compris) a traversé le centre avec des haut-parleurs, rencontrant la sympathie des salariés de Renault, qu'on a pu mesurer... au nombre d'autocollants de solidarité qui ont recouvert le site par la suite. Lors du café organisé par les grévistes, une pétition de soutien à l'initiative de la CGT Renault - rejointe par la CFDT - a recueilli 429 signatures. Des salariés ont versé un soutien financier, sans même avoir été sollicités par une collecte !

Le mercredi 27 mars au matin, on a découvert qu'une équipe de nettoyage était rentrée et avait nettoyé le centre pendant la nuit. Ce même jour, une nouvelle entrevue a eu lieu entre les grévistes et la direction de TFN, qui a louvoyé face aux revendications essentielles exprimées, à savoir : une hausse des salaires, l'embauche des CDD en CDI, et le passage des contrats à temps partiel à temps plein. Elle a proposé une prime... que les salariés de TFN travaillant sur les centres Renault ont déjà touchée, sauf à Lardy. Elle a parlé aussi de repasser à temps plein des salariés dont elle avait réduit les horaires... en leur faisant signer des avenants au contrat de travail qu'ils n'avaient pas compris, sachant mal lire le français.Face à la lutte, le patron s'est donc vu obligé de reculer sur quelques sales coups qu'il avait fait en douce. Mais les grévistes ont compris qu'il ne faisait que régulariser ce qu'il leur avait volé de manière éhontée. La direction de Renault, quant à elle, a prétendu être neutre dans le conflit quand la CGT de Renault a pris position en faveur de la grève en réunion de CE. Mais on sait bien que c'est sa politique de réduction des coûts qui pousse Renault à commanditer des patrons esclavagistes comme TFN, et les salariés de Renault ne sont pas dupes. Voilà pourquoi ils ont exprimé leur solidarité et leur soutien, et cela est un bon encouragement pour les travailleuses et les travailleurs en lutte !

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