Solectron ! Du pognon ! "05/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1758.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Solectron ! Du pognon ! "

Le 28 mars, Solectron a annoncé la fermeture de l'usine de Longuenesse, dans le Pas-de-Calais, avec 438 suppressions d'emplois, et aussi des suppressions d'emplois à l'usine de Pont-de-Buis. C'est le coup de massue pour le personnel de cette ancienne usine Ericsson, qui ne s'attendait pas à la fermeture.

Il y a deux ans en effet que, le 1er avril 2000, la société Ericsson de téléphonie (ex-CGCT, ex-MET) cédait l'usine de Longuenesse au groupe américain Solectron, sous- traitant de l'électronique. A l'époque, les salariés de MET, très méfiants de cette transaction entre Ericsson et Solectron, avaient réclamé une prime de transfert. A son arrivée, la direction de Solectron France, dont le siège est à Bordeaux, s'était voulue rassurante et déclarait qu'" une nouvelle aventure était en route " . La société Solectron a alors annoncé des embauches et fait des demandes de subventions au Conseil régional.

A l'été 2000, l'usine battait des records de production et tournait à fond avec 800 personnes, dont de nombreux intérimaires. En juin 2001, un premier plan social entraînait la suppression de 105 emplois. En février 2002, un deuxième plan social supprimait encore 88 emplois. Bien entendu, la direction de Solectron invoqua les difficultés du marché mondial de la téléphonie, mais se garda bien de parler des bénéfices engrangés.

Maintenant, la direction nous demande de terminer les commandes en cours en attendant la fermeture début 2003. Mais elle a en plus le cynisme d'annoncer la délocalisation de productions en Roumanie et en Chine pour " rationaliser " comme elle dit. En fait, il s'agit avant tout de maintenir et même d'augmenter ses profits. Et pour faire soi-disant du social, la direction propose 150 mutations sur le site de Bordeaux, sans aucune garantie dans la durée.

" Solectron : l'aventure se transforme en cauchemar " . C'est ce qui était écrit sur des pancartes lors de la manifestation du mardi 2 avril qui a regroupé près de cinq cents personnes dans les rues de Saint-Omer. C'est la première fois que nous descendons dans la rue. Nous n'avons pas l'intention d'en rester là, car nous refusons d'être jetés comme des kleenex. Et de nombreux jeunes ont crié : " Solectron ! Du pognon ! "

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