Renault CKD : Non à la régression sociale !05/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1758.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault CKD : Non à la régression sociale !

L'information suivante publiée dans le bulletin d'entreprise l'Etincelle de Renault CKD à Grand-Couronne près de Rouen, le 26 mars, a eu un effet auquel la direction de cet établissement ne s'attendait pas. Sous le titre " Non à la régression sociale ! " il prenait ainsi position.

" La rumeur qui laissait entendre que les nouveaux intérimaires seraient embauchés au coef. 165 se révèle bien vraie.

On nous dit que cela découlerait du nouvel accord sur la professionnalisation des opérateurs (accord signé par des syndicats minoritaires).

Nos collègues intérimaires devraient attendre six mois pour accéder au coef. 170. Et en plus, entre les missions, s'ils ont plus de six mois de coupure, ils retourneraient à la case départ, au coef. 165.

Cela veut dire qu'un nouveau travailleur intérimaire perdra plus de 1000 F par mois !

Cette situation est profondément scandaleuse. Les Renault et les collègues intérimaires doivent tout faire pour stopper cette attaque contre les travailleurs. "

Deux heures après la diffusion du bulletin, des intérimaires avec des délégués CGT et SUD se mettaient en grève le mercredi 27 mars. A Renault Grand-Couronne (qui compte moins de 300 salariés en atelier et un volant de 60 à 80 précaires), c'est la première fois que nos collègues intérimaires réagissent en si grand nombre. C'est peut-être 80 % des intérimaires présents sur le site qui ont participé aux différents débrayages du mercredi. Mais ils ne furent pas seuls : la direction et la maîtrise furent prises au dépourvu par les débrayages du matin qui ont réuni plus de 100 travailleurs (intérimaires et salariés Renault) solidaires.

La direction a convoqué rapidement tous les chefs d'agences d'intérim sur l'établissement. Une délégation de syndicalistes et d'intérimaires fut reçue pour entendre des explications sur les conséquences que produit le nouvel accord pour les opérateurs de fabrication Renault, pour les nouveaux embauchés intérimaires et pour ceux qui ont eu une coupure de plus de six mois entre les missions. A cette réunion, nos collègues intérimaires purent s'exprimer pour dire combien ils trouvaient scandaleux la façon dont ils étaient traités. Les représentants des entreprises d'intérim jouèrent la carte " nous vous comprenons, mais nous ne pouvons nous mêler des accords internes à Renault " ! Naturellement, les boîtes d'intérim qui prélèvent leur pourcentage sur la vente des bras des intérimaires n'étaient pas, cette fois-ci, du côté de Renault et l'ont bien fait comprendre lors de cette réunion.

L'équipe d'après-midi, en apprenant les événements du matin, a débrayé une heure. La direction et la maîtrise ont ensuite distribué un " mémo " pour tenter de calmer le jeu, où il était dit que contrairement à " ce qu'ont amplifié les porte-voix habituels " , rien ne serait changé pour les intérimaires déjà en postes.

Du côté des intérimaires, tout le monde a compris l'enjeu de la répercussion de ce nouvel accord. Et tous espèrent qu'un mouvement à l'échelle du groupe Renault verra le jour. Car tous savent que, sans les intérimaires, tous les sites Renault sont incapables de fonctionner.

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